Sanctionner l'apologie de la maigreur et le recours aux mannequins dénutris
Deux amendements interdisant l'apologie de l'anorexie et le recours aux mannequins dénutris, sont déposés aujourd'hui à l'Assemblé nationale. Deux propositions fortes, soutenues par la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Via le premier amendement ajouté au plan Santé, le député socialiste et neurologue Olivier Véran souhaite interdire aux agences de mannequinat le recours aux mannequins diagnostiqués dénutris. Il propose ainsi de modifier le Code du Travail et d'instaurer un certificat médical obligatoire, certifiant que l'IMC (indice de masse corporelle) est supérieur à un certain seuil. En France, la limite inférieure se situe à 18, 5 et définit la maigreur ; l'OMS l'a placée à 18,5 et parle en dessous de 17 de dénutrition sévère et de 16,5 d'état de famine.
Enfreindre cette obligation conduirait à une peine de 6 mois d'emprisonnement et une amende de 75.000 euros. Même si elle reconnaît n'avoir pas encore expertisé les textes, Marisol Touraine abonde en ce sens en déclarant que "quand on est mannequin, on doit s'alimenter et prendre soin de sa santé. C'est un message important en direction des jeunes femmes, des jeunes filles qui voient en ces mannequins des modèles esthétiques".
Le second amendement viserait sanctionner l'apologie de la maigreur en créant un "délit de valorisation de la maigreur excessive", d'après l'AFP. Ainsi les sites Internet prouvant l'anorexie se verraient interdits. Le député explique que "ces sites expliquent aux jeunes filles qu'il faut un écart de 15 cm entre les cuisses pour être belle".
Selon le Dr Véran, "30 à 40.000 personnes souffrent d'anorexie mentale. Ce sont des adolescents dans 90% des cas. Il déplore que l'impact social de cette image que véhicule la mode, où des femmes doivent être maigres à un niveau pathologique pour être belles et défiler est très fort".
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