Sevrage alcoolique : pourquoi des spécialistes refusent-ils de prescrire le baclofène ?
J'ai rencontré un médecin spécialiste en addictologie alcoolique. Il a refusé de me prescrire le baclofène, pourquoi ?
Les réponses avec le Pr Michel Reynaud, psychiatre, addictologue :
"Il n'y a pas de traitement miracle pour tous les patients. Il n'y a pas un médicament, il n'y a pas une prise en charge qui marche pour toutes les addictions. On a intérêt à jouer sur l'essentiel, sur toute la gamme, aussi bien les nouveaux médicaments que les alcooliques anonymes et les autres associations qui marchent très bien pour des dizaines de milliers de patients et qui ont sauvé la vie d'un grand nombre de patients. Ce qui est arrivé parallèlement avec le baclofène et le Selincro®, c'est la possibilité de réduire les consommations et de contrôler les consommations, ce qui permet aux personnes de venir beaucoup plus tôt.
"On peut essayer de dire à quelqu'un qui est dépendant : on va vous accompagner pour que vous repreniez le contrôle. Ce n'est pas une question de manque de volonté, il y a la motivation, mais à un moment le contrôle cortical, c'est-à-dire la partie la plus intelligente, est débordé. C'est devenu automatique, c'est devenu un besoin et ce besoin apparaît quand on est un peu stressé, quand on se retrouve dans des circonstances où l'on a l'habitude de boire, quand on se retrouve dans son habitude… et on ne peut plus le contrôler. C'est la perte de contrôle qui marque la dépendance."
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