Tunisie : la double peine des malades du cancer
En Tunisie, les derniers chiffres du cancer sont alarmants. Le nombre de personnes atteintes a augmenté de 38,5% entre janvier 2012 et mai 2013. Celui qu'on appelle là-bas "la mauvaise maladie" gagne du terrain. Le cancer est devenue la troisième cause de mortalité dans ce pays. La faute notamment à des diagnostics très tardifs.
Raoudha Zarrouk a fondé l'Association des malades du cancer à Tunis. Il y a dix ans, elle a elle-même été atteinte d'un cancer du sein. Aujourd'hui guérie, elle veut aider les autres malades dans le besoin.
En Tunisie, le régime de la sécurité sociale ne couvre que les salariés. Pour les autres, c'est la double peine. Alors, l'association a décidé de recycler les médicaments.
Morphine, traitements de chimiothérapie, sirop contre la toux ou encore antibiotiques : ces médicaments proviennent de patients guéris ou décédés, redistribués aux pharmacies et aux hôpitaux par l'association. Celle-ci vit grâce à la générosité de la population.
En Tunisie, il n'existe qu'un seul grand centre du traitement du cancer. Il se situe à Tunis. Mais la capitale est beaucoup trop loin pour ces femmes qui viennent de tout le pays. L'association met alors à leur disposition un lieu d'hébergement, quelques chambres à partager, le temps de leur traitement.
Les cancers de toutes ces femmes ont été pris en charge à un stade avancé. L'Association se mobilise aujourd'hui en faveur d'une campagne de dépistage nationale pour un diagnostic plus précoce.
A VOIR AUSSI