Un quatrième nourrisson décédé à Chambéry

La justice enquête sur le cas d'un quatrième bébé mort à Chambéry dans l'hôpital où trois nouveau-nés sont décédés en décembre à la suite d'une contamination probable de leurs poches de nutrition, a indiqué le 15 janvier 2014 le procureur de la République de Marseille, Brice Robin.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Un quatrième nourrisson décédé à Chambéry

"Il s'agit d'un bébé qui est mort au mois de mars [2013], pas du tout à la même période, pour lequel l'hôpital s'interroge et pour lequel la famille nous a saisis", a indiqué M. Robin.

"J'ai fait un (réquisitoire) supplétif vendredi dernier et la juge d'instruction (du pôle santé de Marseille) Annaïck Le Goff est saisi du cas de ce bébé", précise le procureur.

Sur BFM TV/RMC, la ministre de la Santé Marisol Touraine a indiqué le que le 4ème nourrisson décédé à l'hôpital de Chambéry avait reçu une poche de nutriments du laboratoire Marette. Toutefois cette poche ne provenait "pas du même lot" que celles suspectées dans les trois autres cas.

Le laboratoire Marette avait fourni les poches de nutrition probablement à l'origine de la mort de trois nouveau-nés en décembre 2013 dans cet hôpital.

Appels à signalements

A la suite de la révélation de ce quatrième cas suspect, les parents d'un des nourrissons morts en décembre ont appelé "tous les parents dans le doute quant au décès brutal de leurs bébés à se signaler", dans un échange avec la presse.

"D'autres nourrissons sont peut-être également décédés de mort subite, suite aux mêmes symptômes, sans que les pédiatres aient pu en déterminer la cause. Il ne faut pas oublier que le laboratoire Marette fournissait sept hôpitaux", ont ainsi déclaré à l'AFP les parents de Théo, mort le 7 décembre dans le service de réanimation néonatale de l'hôpital de Chambéry."

"Nous aimerions que les choses bougent. Si davantage de parents qui pensent être dans notre cas se font connaître et s'ils se rattachent à notre dossier, nous aurons plus de poids pour faire pression. Nous pourrons ainsi aller loin dans l'identification de cette bactérie", ont-ils ajouté.

"Suite à notre intervention dans les médias, une famille s'est sentie concernée et s'est manifestée auprès de l'hôpital et de la juge en charge de l'enquête. Leur cas a ensuite été ajouté au dossier", ont indiqué les parents de Théo, qui ont rencontré la juge marseillaise Annaïck Le Goff le 14 janvier à Chambéry, où elle était en déplacement.

Dans une déclaration à la presse à la sortie du Conseil des ministres, la ministre de la Santé a annoncé "[avoir] demandé que l'ensemble des cas de décès ou d'accidents intervenus pour des nourrissons dans l'un des seize établissements approvisionnés par le laboratoire Marette soient signalés au niveau national".

Elle a précisé que le gouvernement disposerait "de l'ensemble des informations nécessaires la semaine prochaine".

Etude des dossiers médicaux

Dans un communiqué, le centre hospitalier de Chambéry a indiqué qu'il venait d'entamer "l'examen des dossiers médicaux des enfants décédés par choc septique depuis le début de l'année 2013".

"[Cet examen] est en cours et nous ne savons pas combien de temps cela va prendre", a précisé à l'AFP la direction de l'hôpital, ajoutant avoir "cessé toute collaboration avec le laboratoire Marette depuis le 16 décembre" et utiliser désormais "des poches de nutrition industrielles, qui ont un statut de médicament disposant d'une autorisation de mise sur le marché (AMM)".

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