Un restaurant étoilé londonien touché par une toxi-infection alimentaire
Le restaurant Dinner à Londres, classé septième meilleure table au monde, a fermé ses portes ce dimanche 2 février 2014, suite à une toxi-infection alimentaire à norovirus, responsable de gastro-entérite aiguë chez les personnes contaminées. Son chef, Heston Blumenthal avait déjà dû faire face en 2009, à un épisode similaire dans un autre de ses restaurants étoilés.
Une toxi-infection alimentaire touche 45 personnes
Le 2 février 2014, le célèbre chef britannique Heston Blumenthal adepte de la cuisine moléculaire, a pris la décision de fermer les portes de son restaurant étoilé londonien "Dinner" à l'hôtel Mandarin Oriental, classé septième meilleure table de la planète dans le dernier palmarès du magazine Restaurant.
Et pour cause : une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) qui a touché 24 clients et 21 membres du personnel, ont indiqué les autorités sanitaires locales. Tous étaient atteints des mêmes symptômes de gastro-entérite aiguë banale : nausées, vomissements et diarrhées.
Rapidement alerté de ces cas similaires dans un temps restreint, le chef a préféré être prudent et fermer son restaurant pendant une semaine le temps de la désinfection de l'établissement et de l'enquête sanitaire.
Les prélèvements réalisés sur les victimes du Dinner ont permis de mettre en évidence le même germe : un norovirus, virus souvent impliqué dans les TIAC et principal virus de la gastro-entérite. Un épisode similaire, impliquant également un norovirus, s'était déjà produit en 2009 dans un autre restaurant du célèbre chef, The Fat Duck (trois étoiles), situé à Bray à l'ouest de Londres.
Heston Blumenthal avait alors été accusé d'avoir réagi trop lentement face à cet évènement qui avait contaminé pas moins de 500 clients.
Manque d'hygiène du restaurant ?
Le facteur humain est un vecteur de transmission majeur pour contaminer autant de personnes dans un temps aussi court. En effet, le norovirus se transmet principalement par voie féco-orale (des selles à la bouche) ou en ingérant des aliments ou de l'eau contaminés. Mais d'autres raisons pourraient expliquer cette contamination rapide et le potentiel épidémique important du norovirus.
Une très faible dose infectante de ce type de virus suffit pour le rendre actif et symptomatique. Par ailleurs, le norovirus est très résistant dans l'environnement : il survit à la chaleur à moins de 60°C, résiste au froid, à la congélation et aux variations de pH.
D'où l'importance des mesures de prévention primaire pour éviter qu'un norovirus apparaisse dans la cuisine d'un restaurant et contamine en quelques heures un grand nombre de personnes. Parmi elles, l'éducation du personnel de cuisine prime en insistant particulièrement sur l'hygiène des mains aux sorties des toilettes et avant de manipuler les aliments.
Le norovirus responsable d'une gastro-entérite
Une gastro-entérite à norovirus est la plupart du temps bénigne et se manifeste par des symptômes digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) apparaissant brutalement 24 à 48 heures après le contact avec le virus. La majorité des infections guérissent spontanément en moins de 2 à 3 jours.
Il est possible que ces dérangements intestinaux soient parfois associés à de la fièvre, des maux de ventre ou des courbatures. Devant l'origine virale de cette infection, aucun traitement n'existe hormis la prise sur une courte durée si nécessaire de médicaments visant à diminuer les symptômes.
Une bonne hydratation est primordiale en cas de diarrhée pour éviter la déshydratation et surtout chez les personnes fragiles (enfants et personnes âgées).
En cas de gastro-entérite, il faut éviter le contact direct avec d'autres personnes pendant au moins 48 heures après la disparition des symptômes.
Sources :
- Toxi-infections alimentaires. Risques sanitaires liés à l'eau et à l'alimentation. Pilly
- Norovirus. Agence Française de sécurité sanitaire des aliments. Mai 2006.
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Une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) se définit par l'apparition d'au moins deux cas avec des symptômes en général digestifs, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire.
La survenue brutale de l'épisode, le regroupement des cas dans le temps et dans l'espace, la notion d'un repas commun entre les malades, permettent de porter le diagnostic de TIAC.