Une prothèse rétinienne intégralement remboursée
Des patients atteints de dégénérescence rétinienne devraient bientôt pouvoir bénéficier d'une prothèse rétinienne intégralement remboursée par la Sécurité sociale. Cette prothèse, l'Argus® II, stimule électriquement les cellules de la rétine afin de compenser partiellement la perte de vision.
La prothèse rétinienne Argus® II, destinée à compenser partiellement la perte de vision liée à une dégénérescence de la rétine, est désormais intégralement remboursée par la Sécurité sociale, selon un arrêté publié le 14 août 2014 au Journal Officiel.
Le montant du forfait de prise en charge est fixé à 95.897 euros par patient, précise cet arrêté. Le nombre total de patients susceptibles d'en bénéficier "est fixé à 36".
Trois établissements hospitaliers la proposeront
Les patients sélectionnés selon des critères validés par la Haute Autorité de Santé (HAS) "bénéficieront ainsi gratuitement de ce dispositif médical sur une période maximale de cinq ans", indique le ministère des Affaires sociales et de la Santé dans un communiqué.
Trois établissements hospitaliers pourront proposer la prothèse : le Centre hospitalier national d'ophtalmologie (CHNO) des Quinze-Vingts à Paris et les Centres hospitaliers universitaires (CHU) de Bordeaux et Strasbourg.
Cette prise en charge intervient dans le cadre du "forfait innovation", qui vise à "encourager le développement et accélérer l'accès à des technologies particulièrement innovantes dans le champs de la santé", précise le communiqué.
Impulsions électriques
Développée par la société américaine Second Sight, la prothèse rétinienne Argus® II est composée d'un implant électronique qui "stimule" artificiellement la rétine déficiente de personnes aveugles par rétinite pigmentaire, la forme la plus fréquente des dégénérescences rétiniennes.
Le rôle de la prothèse est de "stimuler électriquement la rétine afin de déclencher une perception visuelle chez les personnes aveugles" explique la société Second Sight sur son site. Pour cela, une caméra vidéo miniature logée dans les lunettes du patient filme une scène. La vidéo est ensuite envoyée à un petit ordinateur porté par le patient. Ce dernier traite la scène et la transforme en instructions qui sont renvoyées aux lunettes via un câble.
Ces instructions sont ensuite transmises à l'implant rétinien par le biais d'une connexion sans fil. Puis, les signaux sont envoyés à un faisceau d'électrodes qui émet de petites impulsions électriques. Ces impulsions contournent les photorécepteurs endommagés et stimulent les cellules restantes de la rétine, qui à leur tour les transmettent au nerf optique. Celui-ci les envoie au cerveau qui perçoit alors des formes lumineuses que les patients apprennent à interpréter.
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- La vidéo explicative, sur le site de la société Second Sight.