Pourquoi les yeux pleurent-ils lorsqu'il fait froid ?

Lorsque les températures chutent, il n'est pas rare de ressentir une gêne oculaire, accompagnée de quelques larmes. Mais pourquoi nos yeux réagissent-ils ainsi au froid et existe-t-il des moyens de limiter ce phénomène de larmoiement ?

Rym Ben Ameur
Rédigé le
Larmoiement excessif : que faire ?
Larmoiement excessif : que faire ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Vous sortez à peine de chez vous et voilà que vos yeux s'emplissent de larmes... Non, vous n'êtes pas en pleine rupture amoureuse. Vous êtes simplement victime d'un phénomène désagréable, mais heureusement sans gravité, qui survient principalement lorsque les températures extérieures sont basses. Quelques explications s'imposent. 

Comment fonctionne le système lacrimal ?

Les larmes sont produites par la glande lacrymale, située au-dessus de l’œil. Elles ont pour rôle principal d’humidifier et de protéger la surface oculaire. Une fois produites, les larmes s’écoulent vers la paupière, puis sont évacuées par de petits canaux appelés canalicules, situés dans le coin interne de l’œil. Ces canaux rejoignent ensuite le canal lacrymal, qui conduit les larmes vers le nez. Ce système permet de maintenir l’œil hydraté et de le protéger des agressions extérieures. 

En hiver, l’air froid et souvent sec irrite les yeux, tout comme il peut irriter la peau. Cette irritation stimule en excès la glande lacrymale, qui produit alors plus de larmes que d’habitude. La paupière ne parvient plus à évacuer correctement ces larmes par les canaux habituels. Résultat : les larmes débordent et coulent sur les joues. Ce mécanisme est en réalité une réaction de protection de l’œil face à l’agression du froid. D’autres facteurs externes peuvent également provoquer un larmoiement excessif, comme les allergies, les infections des voies respiratoires ou même la sécheresse oculaire, qui irritent l’œil et déclenchent une production plus importante de larmes. 

Comment réduire ce larmoiement ?

Il est difficile d’éviter totalement ce phénomène. Quelques gestes simples peuvent toutefois aider à le limiter. Tout d’abord, le port de lunettes adaptées est essentiel lorsque les températures baissent. Les lunettes classiques ne suffisent pas toujours à protéger les yeux du froid. Optez plutôt pour des modèles qui couvrent bien les côtés, comme des lunettes de cyclisme ou de randonnée, qui offrent une meilleure protection latérale. 

Une protection solaire est également un plus, même en hiver, car elle aide à protéger les yeux des rayons UV réfléchis par la neige ou la glace. Il est également important de ne pas se frotter les yeux, même si cela peut être tentant lorsque les yeux démangent et larmoient. Se frotter les yeux peut en effet aggraver l’irritation et augmenter le risque d’infection, en particulier si les mains ne sont pas propres. 

Si vous devez essuyer vos larmes, utilisez un mouchoir propre ou une compresse, en tamponnant délicatement autour de l'oeil, pour éviter d’irriter davantage la peau. En cas de sécheresse oculaire due au froid, l’utilisation de larmes artificielles peut aider à hydrater les yeux et à réduire l’irritation. Ces produits sont disponibles en pharmacie sans ordonnance et peuvent être utilisés plusieurs fois par jour si nécessaire. 

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Quand consulter un ophtalmologue ?

Si le larmoiement persiste ou devient chronique et douloureux, il peut être le signe d’un problème plus sérieux, comme un canal lacrymal bouché. Ce problème touche souvent les enfants, mais peut aussi concerner les adultes. Il peut également être causé lorsque l'orifice d'évacuation des larmes est obstrué ou par le relâchement des muscles oculaires avec l’âge, ce qui perturbe l’évacuation normale des larmes. Dans ces cas, il est recommandé de consulter un ophtalmologue pour identifier la cause exacte du larmoiement et envisager un traitement adapté.