Aux urgences de Pontoise, 90% des soignants sont en arrêt maladie
À Pontoise, dans le Val d'Oise, la majorité des soignants des urgences de l’hôpital ont déposé des arrêts maladie. Face à la dégradation de leurs conditions de travail, ils demandent l'activation du plan blanc.
Des urgences vidées de leur personnel. La plupart des soignants des urgences de l'hôpital de Pontoise, dans le Val-d'Oise, ont déposé lundi 9 janvier des arrêts maladie pour alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail.
"90% de l'effectif soignant des Urgences Adultes de
l'Hôpital de Pontoise est en arrêt maladie depuis ce matin, une grande première
en IDF !! Les agents se retrouvent dès 9h à la Direction", a ainsi tweeté le
compte UrgencesEnArrêtMaladie qui regroupe des soignants de ce service.
URGENT-90% de l'effectif soignant des Urgences Adultes de l'Hôpital de Pontoise est en arrêt maladie depuis ce matin, une grande première en IDF!! Les agents se retrouvent dès 9h à la Direction.#epuisement #soignants #HopitalEnDanger .Les médias sont sur place.@HopitalNovo95
— UrgencesEnArrêtMaladie (@lesurgencolere) January 9, 2023
Des effectifs supplémentaires demandés
"L'administrateur de garde" a été prévenu de cette action tôt ce matin, assure à l'AFP un soignant participant au mouvement.
Ces personnels demandent des effectifs supplémentaires de jour comme de nuit et l'activation immédiate du "plan blanc" pour libérer des lits, alors que sévit une triple épidémie hivernale de Covid-19, grippe et bronchiolite.
"Plus de 20 heures d’attente aux urgences"
"Régulièrement il y a des patients qui sont aux urgences en attendant d'être hospitalisés, puisqu'il n'y a pas de place dans l'hôpital. Donc ils sont sur des brancards aux urgences, dans le couloir", témoigne à l'AFP un soignant qui refuse de donner son identité par crainte de représailles de son employeur.
Parfois "il y a plus de 20 heures d'attente aux
urgences pour déjà voir un médecin et que les infirmiers installent les
patients dans une salle de consultation", ajoute ce professionnel
expérimenté. Il insiste : "on est à bout, les collègues en ont marre".
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Etat psychologique "déplorable"
"Ils sont tous dans un état psychologique déplorable" car ils doivent "venir bosser avec le risque de perdre un patient parce qu'on n'a pas quatre bras et que la direction reste sourde", regrette Eric Boucharel, secrétaire départemental UNSA Santé sociaux public et privé du Val-d'Oise.
Dans l'Est de la France, les urgences de Sarreguemines et de Thionville en Moselle connaissent également des tensions et de nombreux arrêts maladie depuis fin décembre. Vendredi 6 janvier, la préfecture et l'ARS locales ont déclenché le plan blanc dans tous les établissements de santé du département.