Crise à l'hôpital : des soignants portent plainte pour "mise en danger de la vie d’autrui"
À Nancy, la CGT Santé et Action sociale ont porté plainte contre X. Ils dénoncent l’inaction des autorités face à une situation qui devient de plus en plus compliquée pour les salariés et les usagers.
Fermetures de lits, personnels soignants fatigués, manques d’effectifs, horaires à rallonge : l’hôpital est en pleine crise. C’est pourquoi la CGT Santé et Action sociale de Meurthe-et-Moselle ont annoncé mercredi 19 octobre avoir déposé plainte contre X auprès du parquet de Nancy pour "mise en danger de la vie d'autrui". Ils dénoncent une "situation totalement mortifère" dans les établissements de santé "pour les usagers et les salariés".
"Le Ségur n’a rien changé"
"En 2022 et après une crise sanitaire (de Covid) sans précédent, le Ségur n'a rien changé et c'est l'ensemble du système de santé, d'action sociale et du médico-social qui est en train de s'effondrer", fustige le syndicat dans une lettre envoyée le 14 octobre au procureur de la République.
Le parquet de Nancy "ne confirme pas" avoir reçu la plainte, mais indique qu'une plainte similaire déposée en 2019 par la CGT de l'hôpital psychiatrique de Laxou, près de Nancy, avait été classée sans suite car "les difficultés", notamment le manque d'effectifs, pointées par la CGT "ne relevaient manifestement pas du champ pénal".
Fermeture de 300 lits cet été dans le département,
"fatigue" et "souffrance" des personnels de santé à cause
des horaires à rallonge et d'un "management parfois dévastateur",
hausse des burn-out et des arrêts maladies : la liste des griefs dressée par la
CGT est longue. L'organisation syndicale évoque même un "risque
d'erreurs multiples dues à la surcharge de travail, aux sous-effectifs et au
travail perpétuellement en mode dégradé".
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Peur des erreurs médicales
La CGT mentionne des réunions avec les autorités, dont l'Agence régionale de santé Grand Est, et des rencontres avec l'inspection du travail, "restées sans réponse ni mesures correctrices concrètes".
Une "inaction sociale et sanitaire" qui a donc
poussé le syndicat à saisir la justice, car "aujourd'hui, nous sommes
arrivés au bout des moyens mis à notre disposition sur le champ du dialogue
social et redoutons le pire car dans nos structures, nous n'avons plus la
capacité d'éviter des drames!".
"Sur le terrain, les gens commencent à avoir
peur de faire une erreur et de se retrouver au tribunal", ajoute le
secrétaire départemental de la CGT Santé, Emmanuel Flachat.