Handicap

Le dessin et l'humour pour faire face au handicap

Tétraplégique depuis 35 ans, Paul Samanos utilise le dessin pour raconter sa vie en fauteuil et faire changer notre regard sur le handicap.

La rédaction d'Allo Docteurs

Rédigé le 01/03/2019, mis à jour le 01/03/2019

"Le charme discret des petites roues" est le titre du second livre de Paul Samanos. Devenu tétraplégique à 16 ans, il utilise le dessin pour décrire son quotidien avec humour et lucidité. Un livre qui aide à changer notre regard sur le handicap.

Pour Paul Samanos, dessiner n'a rien de facile. Bien qu'il puisse bouger un peu les bras, ses doigts sont complètement recroquevillés. Pour créer ses dessins, il a donc dû trouver une méthode : "J'utilise un logiciel qui me permet plus de sculpter que de dessiner. Ce sont des lignes de points qui sont au départ assez maladroites quand je les trace avec la souris. Mais grâce au logiciel, j'ai la possibilité de grossir le dessin, de retravailler le détail et de corriger mes erreurs", explique le dessinateur.

"Petit à petit, le combat est en train d'être emporté"

Drôles, caustiques mais jamais méchants... Les héros de papier de Paul Samanos sont loin des clichés. Mais c'est le personnage principal qui est l'alter-ego de Paul. Il s'en sert pour raconter des situations ubuesques mais aussi pour révéler la difficulté de son quotidien : "Il y a des choses tellement énervantes au quotidien que cela me donne envie d'en rigoler pour me défouler. C'est un peu réflexe chez moi d'utiliser l'humour, qui est une arme efficace face aux craintes que les gens peuvent avoir devant ma situation. Mais ce n'est pas ce qui définit ma personnalité, ce qui définit ma personnalité, c'est que je suis plutôt marrant", confie Paul Samanos.

Si les dessins de Paul, qui ont déjà reçu plusieurs prix, font naître des sourires, ils donnent aussi matière à penser. A travers l'humour, il roule sur les obstacles et aborde même les sujets tabous comme la sexualité des personnes handicapées... Dénoncer que tout ne fonctionne pas toujours comme sur des roulettes est aussi une forme de résistance pour le dessinateur. Et s'il reste encore beaucoup à faire notamment en termes d'accessibilité, il y a tout de même des avancées : "Petit à petit, le combat est en train d'être remporté", se réjouit Paul.

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