Les chirurgiens-dentistes s'opposent à la réforme de leurs tarifs
Depuis plusieurs semaines, les chirurgiens-dentistes s’opposent aux nouveaux tarifs envisagés par le gouvernement. Fin janvier, les négociations entre les syndicats professionnels et l'Assurance-maladie se sont soldées par un échec. En échange d’une revalorisation des tarifs de certains actes de base (comme le détartrage), les dentistes devaient accepter un plafonnement des actes liés aux prothèses, plus rémunérateurs pour eux. Les explications du Dr Thomas Hamon, président Ile-de-France de la Fédération des syndicats dentaires libéraux.
- Quelle est la situation aujourd'hui ?
Dr T. Hamon : "Il y a eu à peu près quatre mois de négociations, du moins un simulacre de négociations, car avant même le début de discussions, le directeur de cabinet du ministère nous a appelés et nous a menacés d’un arbitrage. La décision de l’arbitrage sera prise demain."
- Certains patients renoncent à se soigner faute de moyens. Seriez-vous prêt à faire des efforts sur certains actes ?
Dr T. Hamon : "Le souci, c’est que les chirurgiens dentistes sont un peu exaspérés d’être la variable d’ajustement sans arrêt d’une politique bucco-dentaire inexistante en France. En fait, la seule solution que les ministres successifs ont trouvé, c’est de laisser pourrir la situation.
"En France, la prothèse n’est pas si chère que ça. Elle est dans la moyenne européenne. Simplement, elle n’est absolument pas remboursée. C’est absolument ridicule. Elle est basée sur des tarifs de remboursement qui datent de 1988. A l’époque, les dentistes, qui ont signé cette convention, se sont fait piégés parce qu’ils n’ont pas imaginé une seconde que les gouvernements successifs ne respecteraient pas leur engagement.
"A priori, les soins n’ont pas évalué avec le coût de la vie. On est bloqué avec des soins qui sont trois fois moins chers, des technologies qui évoluent toutes dans le sens de la conservation de l’organe dentaire et des tissus environnants. Et malheureusement, on est avec des tarifs de remboursement qui sont inexistants."
- Bertrand Fragonard, président de chambre honoraire à la Cour des comptes, a été désigné comme arbitre. Il doit remettre demain ses propositions à la ministre. Est-ce qu'un compromis est possible ?
Dr T. Hamon : "Pas vraiment. Nous l’avons effectivement rencontré. C’est un homme qui est ouvert, mais qui malheureusement a des contraintes. Il va appliquer le plafonnement des tarifs quelles que soient les négociations."