Éoliennes : contrôler les nuisances sonores et mieux informer les riverains
Les éoliennes, sources de pollution sonore, sont-elles préjudiciable à la santé ? L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) vient de publier un rapport dans lequel elle recommande de systématiser les contrôles des émissions sonores et de renforcer l'information des riverains lors du déploiement des parcs éoliens.
Y a-t-il des conséquences sanitaires liées aux émissions, par les éoliennes, de sons à basses fréquences et d'infrasons ? Le ministère de l'environnement avait chargé l'Anses de répondre à cette question suite au "développement des éoliennes comme source d'énergie renouvelable et [aux] plaintes de riverains".
Conclusion de l'Agence : "il est très difficile d'isoler, à l'heure actuelle, les effets sur la santé des infrasons et basses fréquences sonores de ceux du bruit audible ou d'autres causes potentielles qui pourraient être dues aux éoliennes."
Les éoliennes sont en effet des sources d’infrasons (moins de 20 Hz) et de basses fréquences sonores (de 20 à 200 Hz), d'après les résultats de mesures effectuées par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Cet organisme, mandaté par l'Anses, a pour cela mené des campagnes de mesures à proximité de trois parcs éoliens.
Il indique cependant qu'aucun dépassement des seuils d’audibilité (le volume sonore minimal perceptible par l’oreille humaine) dans les domaines des infrasons et basses fréquences (jusqu’à 50 Hz) n’a été relevé. La réglementation actuelle indique que la distance minimale entre une éolienne et les habitations est de 500 m, une distance qui peut d'ailleurs être étendue au cas par cas afin de respecter les valeurs limites d’exposition au bruit.
Les limites actuelles suffisantes… si elles sont respectées
Dans son rapport, l’Anses indique par conséquent "que les résultats de cette expertise ne justifient ni de modifier les valeurs limites d’exposition au bruit existantes, ni d’étendre les fréquences sonores actuellement considérées dans la réglementation aux infrasons et basses fréquences sonores".
L'Agence préconise toutefois trois mesures principales : "renforcer l'information des riverains lors de l’implantation de parcs éoliens", systématiser "les contrôles des émissions sonores des éoliennes avant et après leur mise en service" et "poursuivre les recherches sur les relations entre santé et exposition aux infrasons et basses fréquences sonores", notamment via "une étude épidémiologique visant à observer l’état de santé des riverains de parcs éoliens".
De nouvelles recherches sont en effet nécessaires, les effets potentiels des basses fréquences et infrasons n'ayant "fait l'objet que de peu d'études scientifiques" et "l'ensemble des données expérimentales et épidémiologiques aujourd'hui disponibles ne [mettant] pas en évidence d'effets sanitaires liés à l'exposition au bruit des éoliennes autres que la gêne liée au bruit audible".
avec AFP