Taux d'arsenic élevé chez des enfants : deux nouveaux cas dans l'Aude
Deux enfants présentant des taux d'arsenic plus élevés que la moyenne ont été détectés dans la vallée de l'Orbiel, à proximité de l'ancienne mine d'arsenic de Salsigne. 3 autres enfants avaient déjà eu des résultats d'analyses inquiétants.
Et de cinq. Deux nouveaux cas d'enfants présentant des taux d'arsenic plus élevés que la moyenne ont été détectés par des analyses menées dans la vallée de l'Orbiel, à proximité de l'ancienne mine d'arsenic de Salsigne (Aude), a-t-on appris jeudi de sources concordantes. Les enfants sont nés en 2016 et 2014.
Les premiers cas, concernant trois garçons de 4, 7 et 9 ans, avaient été révélés fin juin, provoquant l'inquiétude et l'annonce par la préfecture de l'Aude d'une série de mesures pour surveiller une potentielle intoxication des habitants.
Des taux d’arsenic 3 fois plus élevés que la normale
Les enfants présentent respectivement un taux d'arsenic par gramme de créatinine de 36 et 27 microgrammes/gramme - pour une valeur de référence de 10 µ/g, selon les résultats fournis à l'AFP par une représentante de Parents d'élèves de l'école de Lastours, une commune traversée par la rivière Orbiel, en aval de la mine. Sur quatre autres enfants testés dont les résultats sont disponibles, la moitié présente des taux de 10 µg/g, et l'autre une valeur légèrement inférieure (9 µg/g).
L'Agence régionale de santé Occitanie (ARS) a confirmé dans un communiqué avoir "été informée par le Centre Antipoison et de Toxicovigilance d'Occitanie" de ces nouveaux résultats.
Des sites de stockage qui ne sont plus étanches
Plus importante mine d'or d'Europe et première mine d'arsenic du monde, Salsigne a été exploitée pendant près d'un siècle jusqu'en 2004. Mais elle a légué des millions de tonnes de déchets toxiques stockés sur cinq sites alentour, dont certains, dénoncent des associations, ont perdu de leur étanchéité.
Les inondations d'octobre 2018 ont accru les inquiétudes quant à la pollution des sols.
Un suivi médical proposé par l’ARS
Parmi les mesures annoncées fin juin par la préfecture, un dispositif de surveillance médicale mené par l'ARS sera activé à partir du 8 juillet, a précisé l'Agence. En cas de taux supérieurs à la valeur de référence, l'Agence recommande un nouveau contrôle deux mois plus tard, soulignant qu'"un seul dosage est le reflet d'une exposition récente qui ne peut démontrer une exposition dans la durée".
"Pour répondre aux inquiétudes des familles, un dispositif d’accompagnement personnalisé à domicile sera proposé (...) pour adapter les recommandations sanitaires à chaque environnement de vie", a ajouté l'Agence. Elle indique "souhaiter que les familles trouvent rapidement des éléments de réponse aux questions de santé qu’elles se posent". En participant par exemple deux réunions de proximité les 8 et 9 juillet.