Le cupping ou la ventousothérapie, qu'est-ce que c'est ?
Les taches rouges aux allures de gros suçons sur le corps de Michael Phelps ont interpellé bon nombre de téléspectateurs lors de la finale 4x100 mètres nage libre le week-end dernier. Ces stigmates seraient la conséquence de séances de cupping-thérapie, ou technique de la ventouse, utilisée par certains athlètes présents aux Jeux olympiques de Rio. En quoi consiste cette méthode ancestrale vieille de 3.000 ans ? Est-elle vraiment efficace ?
Le dos de Michael Phelps lors de la finale du 4x100 mètres nage libre, dans la nuit de dimanche à lundi, a fait fureur. De mystérieuses taches rondes de couleur rouge recouvraient sa peau. L'athlète pratique le cupping ou ventousothérapie, une technique très à la mode outre-Atlantique. Reste à savoir si celle-ci à la moindre efficacité...
Qu'affirment les promoteurs de la ventousothérapie ?
Le principe consiste à placer sur la peau une ventouse qui aspire le sang. Deux techniques sont possibles : la ventouse dite sèche qui produit une simple aspiration, à l'inverse de la ventouse dite humide où la peau sera légèrement scarifiée afin d'en extraire du sang.
Les ventouses peuvent être utilisées à froid ou à chaud. Daniel Henry, ostéopathe-acupuncteur, spécialiste de la ventousothérapie, utilise dans 98% des cas les ventouses à chaud. Une flamme est placée pendant une seconde à l'intérieur de la ventouse positionnée sur la peau du patient. Ainsi dénuée d'oxygène, la coupe va aspirer le sang. À froid, c'est un système mécanique qui produira l'aspiration. Les traces de succion sur la peau peuvent rester entre 24 heures et 15 jours. Une séance ne dure jamais plus de vingt minutes.
Daniel Henry affirme que cette technique "permet de décongestionner la zone inflammatoire, c'est pour cela qu'elle est excellente dans la médecine du sport". Pour le spécialiste, l'effet de la ventouse aura une "action circulatoire, antalgique, réflexe, énergétique et décongestive". La ventousothérapie, précise-t-il, se revendique de la médecine chinoise.
Absence d'études sérieuses sur l'efficacité des ventouses
Mais pour l'instant, aucune étude scientifique sérieusement menée n'est jamais venue appuyer ces allégations.
Edzard Ernst, professeur de médecine, et co-auteur de l'ouvrage très documenté "Médecines douces : info ou intox ?", déclare sur son blog que "le mode le plus plausible d'action est une contre-irritation : si vous avez une douleur quelque part, une seconde douleur ailleurs dans votre corps peut effacer la douleur d'origine". Le professeur, qui a lui-même expérimenté cette technique sur ses patients, précise qu'"il y a clairement un effet significatif de placebo. Les athlètes sont évidemment très concentrés sur leur corps, et ils sont donc les placebo-répondeurs idéals".