Natation artistique : plongée au coeur d'un sport qui sollicite tous les muscles
Discipline très exigeante aussi bien au niveau physique que mental, la natation synchronisée peut se pratiquer dès le plus jeune âge.
Une synchronisation la plus proche possible de la perfection : voici ce que requiert cette discipline très exigeante. La natation artistique est d’ailleurs également appelée natation synchronisée, car pour plaire au jury des compétitions, les équipes se doivent d’être irréprochables.
Alors pour briller dans l’eau, l’entrainement commence sur la terre ferme. L’équipe de France s’entraine d’abord sur des tapis et enchaine galipettes, pas de côté et poiriers. Objectif : améliorer la performance musculaire, l’équilibre et la souplesse des athlètes, indispensables pour cette discipline à la croisée de la gymnastique, de la danse et de la natation.
Membre de l’équipe de France, Eve et Marie travaillent par exemple le porté, l’une des figures les plus spectaculaires. "Cela me renforce les poignets, les coudes (...) c’est important de le faire là pour être sûr que dans l’eau ça marche bien, là on peut plus caler les choses alors que dans l’eau ce sera plus compliqué", explique Marie Annequin pendant l’entrainement. Effectivement, plus facile de se parler sur un tapis qu'une fois en apnée sous l'eau.
Des bras puissants
Une fois dans la piscine, les repères et les sensations sont totalement bouleversés mais pour les nageuses pas question de faire les mouvements à moitié. Pour de nombreuses figures, elles doivent maintenir la tête en bas et le corps à la verticale. Il faut pour cela solliciter des bras puissants. "C’est un mouvement qui s’appelle le coupe-coupe (…) il faut vraiment contracter le biceps, si mon bras est mou on ne prend pas de force dans l’eau, tout l’avant-bras travaille aussi", décrit Laure Obry, entraîneuse de l'équipe de France. Sans aucun appui au sol autorisé par le règlement, les jambes sont également sollicitées en permanence. La natation artistique est un sport complet qui n’épargne aucun muscle. "Les muscles des abdominaux, les fessiers, les lombaires, les fessiers, les biceps, triceps" sont sollicités, énumère l’entraîneuse.
Très spectaculaires, les portés éjectés sont les figures les plus complexes. Pour être réussis, ils nécessitent une concentration et une synchronisation parfaite de toutes les athlètes. "Dès qu’il y en a une qui ne fait pas son travail ou qui est en retard, ça a une incidence sur toute la chaîne donc elles se doivent d’être très rigoureuses et d’être ensemble", précise Laure Obry. Si l'une des nageuse est décalée ne serait-ce que d'une seconde, le risque d'une mauvaise chute est réel.
Jusqu'à 50 secondes en apnée
Par ailleurs, en compétition, un ballet peut durer jusqu’à cinq minutes. Une performance physique d’autant plus importante qu’une nageuse peut passer plus de 50 secondes d’affilée en apnée pour enchainer les figures. Cela exige une maîtrise parfaite de sa respiration. "Avec l’habitude on sait quand il faut bien respirer, mais ça peut arriver qu’on boive la tasse dans un ballet et ça passe vraiment moins bien", témoigne Marie Annequin.
Eve, Marie et les autres athlètes de l’équipe de France s’entrainent jusqu’à 8h par jour. Un rythme intensif qui leur a permis d’arriver 6èmes au dernier championnats d’Europe.
Pour plus d'information, rendez-vous sur le site de la Fédération française de natation.