Covid : le Paxlovid disponible sur ordonnance conditionnelle, comment ça marche ?

Depuis le 10 décembre, les médecins peuvent prescrire une ordonnance conditionnelle de Paxlovid aux patients à risque. Une démarche simplifiée réclamée depuis plusieurs mois par les professionnels.

Mathieu Pourvendier
Rédigé le , mis à jour le
Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication
Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication  —  Allodocteurs - Newen Digital

Face à la neuvième vague de Covid-19, le gouvernement mise sur le Paxlovid. En effet, lors d’une conférence de presse vendredi 9 décembre, le ministre de la Santé François Braun a annoncé que les médecins pourraient prescrire une ordonnance conditionnelle de Paxlovid à partir du samedi 10 décembre.  

Selon la Haute autorité de la Santé, le Paxlovid est un "traitement antiviral anti-SARS-CoV-2 indiqué dans le traitement de la Covid-19 chez les adultes ne nécessitant pas d’oxygénothérapie et ayant un risque élevé d’évolution vers une forme grave de la Covid-19." Ce médicament est à administrer rapidement après l’apparition des symptômes et durant cinq jours.

Un médicament réservé aux personnes à risques

Les ordonnances conditionnelles permettent aux médecins de prescrire du Paxlovid lors d’un rendez-vous médical classique. Le médicament pourra ensuite être délivré en pharmacie en cas de test antigénique ou PCR positif. Cette prescription conditionnelle est valable trois mois.

Néanmoins, cette prescription est réservée à deux catégories de personnes à risque de forme grave du Covid :
· quel que soit leur âge, les personnes qui souffrent d’une immunodépression grave, d’une obésité morbide, d'une trisomie 21 ou d'une maladie rare ;
· les personnes de plus de 65 ans qui souffrent d'une pathologie chronique comme une insuffisance cardiaque, une insuffisance respiratoire, un diabète ou une obésité.
Dernière condition : le patient ne doit pas présenter de contre-indications au Paxlovid.

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"Faciliter la prise rapide du médicament"

Selon François Braun, cette mesure va "faciliter la prise rapide du médicament des personnes les plus fragiles". Ce médicament produit par Pfizer est autorisé en France depuis le 28 janvier 2022. 

Mais avant le 10 décembre, la procédure de délivrance était bien plus complexe. Face à un patient positif au Covid et à risque de forme grave, le médecin devait remplir un questionnaire en ligne avant de pouvoir imprimer la prescription, accompagnée d'une notice de 10 pages qu'il devait lire avec le patient. Enfin, le patient devait se rendre en pharmacie pour obtenir le médicament.

Une difficulté de prescription contre laquelle le docteur Jimmy Mohamed avait lancé un coup de gueule sur le plateau du Magazine de la Santé le 29 mars dernier : "les médecins n’en prescrivent pas suffisamment parce qu’on rend la prescription trop compliquée."       

Des stocks de Paxlovid inaccessibles ?  —  Le Magazine de la Santé

Une arme essentielle contre la 9e vague

La 9e vague de Covid commence à se faire sentir. Selon le dernier point épidémiologique de Santé publique France daté du 8 décembre, le taux d’incidence est toujours en hausse dans l’ensemble des régions. Les hospitalisations augmentent et l'agence sanitaire compte 401 décès et 497 passages aux urgences pour Covid sur les sept derniers jours. 

Face à cette nouvelle vague, toutes les armes anti-Covid, comme le Paxlovid efficace pour réduire les décès et les hospitalisations, sont les bienvenues. D'autant que le nouveau variant BQ.1.1 est devenu majoritaire en France en représentant 58% des contaminations. Et que selon l'agence européenne du médicament (EMA), les traitements à base d'anticorps monoclonaux sont inefficaces face aux nouveaux variants.
Mais pour Brigitte Autran, la présidente du comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS), le variant BQ.1.1 serait "totalement sensible à ce médicament".