Décès aux urgences de Lariboisière : l'AP-HP visée par un procès
Fin décembre, le parquet de Paris a demandé un procès pour homicide involontaire contre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), suite au décès d'une patiente sur un brancard fin 2018 aux urgences de Lariboisière.
Plus de quatre ans après le décès tragique de Micheline Myrtil, le parquet demande un procès contre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). La patiente âgée de 55 ans est décédée sur un brancard le matin du 18 décembre 2018, douze heures après son admission aux urgences de l'hôpital Lariboisière.
La procureure signataire des réquisitions consultées par l'AFP estime que le décès de Micheline Myrtil "est survenu dans un contexte de défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière, dans un service dont il était connu que les locaux et les effectifs soignants étaient insuffisants par rapport aux besoins". Après le décès de la patiente, sa famille avait rapidement dénoncé une prise en charge défaillante. Un premier rapport d'autopsie avait établi que la patiente était morte "d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un œdème pulmonaire".
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La famille rassurée mais prudente
Au terme d'une enquête interne, l'AP-HP et l'agence régionale de santé d'Île-de-France avaient reconnu une "série de dysfonctionnements", dans un contexte de sous-effectif chronique. "On meurt dans les hôpitaux en France. Nous nous satisfaisons" de ces "réquisitions de renvoi de l’AP-HP devant le tribunal correctionnel en raison des graves dysfonctionnements touchant le service des urgences de cet hôpital", a réagi auprès de l'AFP Me Eddy Arneton, avocat de la famille de Mme Myrtil.
"Il nous semble néanmoins que le parquet ne va pas jusqu’au bout puisque la responsabilité pénale des cadres dirigeants de l’AP-HP pourrait également être engagée. La famille de Mme Myrtil est rassurée par cette avancée mais reste vigilante car elle attend fermement que justice soit rendue", a-t-il ajouté.
Le décès de la patiente avait alimenté le débat chronique sur la crise du monde hospitalier, avant même qu'il ne soit secoué par la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19. Avec des urgences débordées et un manque criant de soignants à l'hôpital comme en ville, 2023 s'est ouverte sur une tension extrême pour le système de santé, en voie de "déliquescence" selon des professionnels qui attendent la "refondation" promise par le gouvernement.