Des fuites urinaires doivent-elles alerter sur un risque de prolapsus ?
Des causes similaires, mais des symptômes différents : quel est le lien entre les fuites urinaires et le prolapsus ? La réponse du Professeur François Haab, chirurgien urologue.
Environ 45 % des femmes de plus de 45 ans ont un risque de souffrir d'une descente d'organes, aussi appelée prolapsus. Les symptômes diffèrent en fonction de l'organe concerné par la descente mais apparaissent principalement lorsque la situation s'est déjà aggravée et qu'un traitement est nécessaire.
Une impression de pesanteur dans le bas-ventre, la sensation de présence d'une "boule" dans le vagin ou au niveau de la vulve et des troubles urinaires sont les principaux symptômes qui peuvent laisser présager un prolapsus. Selon la plateforme de l'Assurance maladie, Ameli.fr, ces troubles urinaires sont causés par la compression de l'organe concerné sur l'urètre. Ils se caractérisent pas des difficultés à uriner, avec un jet faible ou saccadé, des incontinences urinaires d'effort ou des cystites à répétition.
Quel lien entre fuite urinaire et descente d'organes ?
Quid de l'incontinence ou des fuites urinaires ? Ont-elles un lien avec la descente d'organes ? "Les deux phénomènes peuvent être associés", affirme le Professeur François Haab, chirurgien urologue. Entre les fuites urinaires et le prolapsus, on retrouve effectivement "les mêmes causes, qui produisent les mêmes effets".
Dans les deux cas, "ce sont les tissus qui soutiennent l'urètre, le canal par lequel on urine, qui sont relâchés". Les fuites urinaires ne sont donc pas spécifiquement un symptôme de la descente d'organes. Pour autant, le diagnostic de l'incontinence urinaire peut être biaisé par la descente d'organes. "Lorsque le prolapsus se constitue, il masque l'incontinence urinaire, puisque comme la vessie descend, le tuyau se coude, ce qui empêche les fuites", explique le Pr Haab.
L'attention doit être portée sur le fait que l'incontinence urinaire apparaisse à la suite du traitement du prolapsus. "Il est très important d'évaluer" cette possibilité et de traiter les deux conditions en même temps, appuie le chirurgien urologue, car "en corrigeant le prolapsus, on rend la patiente incontinente".
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Qu'est-ce qu'un prolapsus ?
Selon le site de l'Assurance maladie, le prolapsus génital ou génito-urinaire "se caractérise, chez la femme, par le glissement vers le bas, dans le vagin, d’un ou plusieurs organes pelviens (situés dans le bassin). Ceux-ci appuient et déforment la paroi vaginale, jusqu’à s’extérioriser au-delà de la vulve".
La descente d'organes peut être favorisée par de nombreux facteurs, comme des accouchements nombreux et difficiles, la ménopause, l'âge, le surpoids et l'obésité ou encore une pratique sportive intensive. Les organes concernés par le prolapsus sont généralement l'utérus (les médecins parlent d'hystérocèle), la vessie (ou cystocèle) et plus rarement le rectum (ou rectocèle). Dans ce dernier cas, la descente d'organes se produit par l'anus. Les hommes peuvent donc aussi être touchés.