Fuites urinaires : comment en venir à bout
Les fuites urinaires concernent une femme sur trois mais restent très tabou. Grossesse, accident, prise de poids, maladie neurologique… Les causes de l'incontinence sont multiples, mais il existe des solutions.
C'est quoi, une fuite urinaire ?
On parle de fuite ou d'incontinence urinaire quand des pertes involontaires d'urine surviennent pendant la journée ou la nuit.
Pour bien comprendre, retraçons le trajet de l'urine : tout commence dans les reins, dont le rôle est de filtrer le sang pour récupérer les déchets et les liquides en surplus. Une fois produite, l'urine passe par les deux uretères et s'accumule dans la vessie. Celle-ci est principalement formée d'un muscle : le muscle vésical. En bas de la vessie se trouve le sphincter urinaire.
Quand la vessie est pleine, le cerveau donne l'ordre au sphincter de se relâcher, l'urine s'écoule alors par l'urètre vers le méat urinaire. Le fonctionnement du sphincter est aidé par le tonus des muscles du périnée. Une faiblesse de ces muscles et/ou du sphincter empêche la bonne fermeture de la porte de sortie de la vessie et des fuites urinaires surviennent alors.
Quelles sont les causes des fuites urinaires ?
Les causes des fuites urinaires sont multiples. Il s'agit soit d'une difficulté de stockage des urines, soit d'un problème de compétence au niveau des muscles du plancher pelvien.
Quand il y a une faiblesse des muscles du périnée et du sphincter urinaire, les fuites urinaires surviennent par petits jets, quand on rit, quand on tousse ou quand on fait un effort physique. On parle alors d'incontinence liée à l'effort : c'est la forme la plus fréquente. Un accouchement difficile ou des grossesses à répétitions peuvent en être à l'origine.
Il faut la différencier de l'incontinence par impériosité définie par des envies d'uriner sont très fréquentes qui ne laissent pas le temps d'arriver aux toilettes. Cette forme est liée à une hyperactivité des muscles de la vessie, qui se contractent anormalement. Dans ce cas, des maladies neurologiques peuvent être impliquées.
Enfin, l'incontinence par regorgement est la forme la plus fréquente chez l'homme : elle est due à une perturbation de la fonction d'évacuation de la vessie, ce qui engendre un trop plein. La vessie se met alors à fuir en permanence, par goutte à goutte. Les personnes qui en souffrent ont l'impression de mal vider leur vessie.
Pour identifier les causes, un bilan urodynamique est souvent nécessaire. La première étape du bilan est la débitmétrie. L'examen permet à la fois de mesurer le débit urinaire et d'évaluer la manière dont la vessie se vide. La deuxième étape consiste à introduire de l'eau dans la vessie via une sonde dans l'urètre, qui mesure les contractions des muscles et du sphincter de la vessie.
Médicaments, chirurgie... quelles solutions ?
Le premier réflexe en cas de fuites urinaires est de penser aux protections urinaires : mais ce n'est pas la seule solution.
Dans la cas d'une faiblesse musculaire, une rééducation du périnée peut être mise en place chez un kinésithérapeute. En parallèle, agir sur les facteurs favorisants l'incontinence permettra d'augmenter les chances de succès de la rééducation. Ces facteurs sont le tabac, le surpoids, la toux chronique, la constipation chronique, la pratique d'un sport de façon intensive ou au contraire l'absence d'activité physique.
Un traitement médicamenteux peut aussi être mis en place dans le cas d'une incontinence urinaire par impériosité. Ces médicaments agissent sur le contrôle du tonus de la vessie.
Enfin, si les traitements et la rééducation ne suffisent pas, une chirurgie est envisagée. Elle consiste à redonner de la solidité à l'urètre par la pose d'une bandelette dite sous urétrale. Soutenu par cette bandelette, l'urètre pourra ainsi se fermer et corriger les fuites. L'opération est réalisée sous anesthésie générale, en ambulatoire.
Cette technique est très efficace : seules 10 à 15% des patientes opérées connaissent une récidive des fuites urinaires dix ans après l'intervention.