Des microplastiques détectés dans du sang humain
Pour la première fois, des traces de microplastiques ont été retrouvées dans des prélèvements de sang humain. D’ou proviennent ces particules ? Peuvent-elles pénétrer dans les organes ? Et quel est le risque pour la santé ? On vous répond.
Des globules rouges, des globules blancs, du plasma … et des microplastiques : voici la composition pour le moins inattendue d’échantillons de sang humain examiné par des chercheurs néerlandais.
Leur étude vient d’être publiée le 24 mars dans la revue Environment International.
Plastique utilisé pour fabriquer des bouteilles
Dans le cadre de leurs travaux de recherches, les scientifiques ont analysé des échantillons sanguins de 22 donneurs anonymes, tous volontaires et en bonne santé.
Premier constat : ils ont découvert des microplastiques dans 17 de ces prélèvements.
La moitié des échantillons contenaient des traces de PET (polytéréphtalate d'éthylène), l'un des plastiques les plus utilisés dans le monde, notamment pour la fabrication de bouteilles et de fibres polyester. Et plus d'un tiers renfermait du polystyrène, utilisé entre autres pour des emballages alimentaires, un quart contenait du polyéthylène.
Selon l'étude, les microplastiques détectés ont pu pénétrer dans le corps de plusieurs manières : via l'air, l'eau ou la nourriture, ou encore des produits d'hygiène ou cosmétiques.
Du microplastique dans les organes ?
La découverte de ces microsplastiques dans du sang humain soulève aussi des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les différents organes.
"Où cela se retrouve-t-il dans notre corps ? Est-ce que cela peut être éliminé ? Evacué ? Ou est-ce retenu dans certains organes, peut-être en s'accumulant, voire est-ce que cela peut passer la barrière hémato-encéphalique?", s’interroge ainsi Dick Vethaak, un des chercheurs.
Quel risque pour la santé ?
Cette étude a été réalisée sur peu de participants, dont on ne connait pas le degré d’exposition aux microplastiques. De plus, les concentrations de particules détectées étaient faibles.
Davantage de recherches sur le sujet, notamment sur les conséquences pour la santé sont donc nécessaires : "Une compréhension de l'exposition à ces substances chez l'homme et du danger associé à une telle exposition est nécessaire pour déterminer si l'exposition aux particules de plastique constitue ou non un risque pour la santé publique " confluent les chercheurs.
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