Don de moelle osseuse : un geste simple, non douloureux et qui sauve des vies
Le don de moelle osseuse est souvent méconnu. Pourtant, ce geste simple permet de traiter 80% des maladies graves du sang, comme les leucémies et les lymphomes. Pour de nombreux malades, la greffe est souvent le dernier espoir de guérison.
Pour Nicolas, 39 ans, c’est un jour important. Il s’apprête à faire un don de moelle osseuse. Comme dans 80% des cas, le don se fait ici par prélèvement sanguin. Ce qui intéresse les médecins, ce sont les cellules-souches.
Ces cellules sont présentes dans la moelle osseuse, elles sont à l’origine de nos cellules sanguines, les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. Pour ce don, Nicolas a dû préparer son corps depuis 4 jours déjà. Il a reçu des injections quotidiennes.
"On utilise un produit qui va permettre aux cellules-souches qui, normalement sont localisées dans la moelle osseuse, de sortir de la moelle et d’aller dans le sang", précise le Dr Laurence Raoult-Valette, responsable des centres de soins à l'établissement français du sang IDF.
Un prélèvement simple et sans douleur
Le prélèvement va durer 4 heures, le temps à la machine de trier les cellules présentes dans le sang de Nicolas.
"Le sang va pénétrer dans la centrifugeuse, on va avoir 3 couches qui vont être séparées : les globules rouges, le plasma, le liquide jaune dans lequel baigne les cellules sanguines et enfin les cellules-souches", explique le Dr Laurence Raoult-Valette.
Une fois filtré, le sang est réinjecté dans le bras du donneur. Les cellules-souches récoltées seront transfusées au patient receveur, atteint d'une maladie du sang, comme une leucémie par exemple.
"Les cellules-souches vont jouer leur rôle, c’est-à-dire s'auto-renouveler et se transformer en cellule sanguine", commente le Dr Laurence Raoult-Valette.
"Le don de moelle osseuse n'est pas anodin, certes, on est branché de partout, mais ça ne fait pas mal, ce n'est pas compliqué, c’est 4h de ma vie pour permettre à quelqu’un de vivre 20, 30, 50 ans...", confie Nicolas Mathieu, 39 ans.
Comme Nicolas, 330 000 Français sont inscrits sur le registre de donneurs volontaires de moelle osseuse. Les chances de trouver parmi eux, une compatibilité avec le sang d’un malade sont infimes. L’Agence de la biomédecine cherche donc à recruter toujours plus de donneurs, et certains profils sont plus recherchés que d’autres.
"On a besoin de nouveaux donneurs qui soient des hommes jeunes"
"On a besoin de nouveaux donneurs qui soient des hommes jeunes. On sait que les greffons de la meilleure qualité possible se trouvent chez les donneurs jeunes d’origines diverses. On essaye de faire concorder la diversité d’origine des donneurs et la diversité d’origines des patients tout simplement", explique le Dr Catherine Faucher, hématologue responsable du pôle stratégie greffe de cellules -ouches hématopoïétiques à l'Agence de Biomédecine.
En 4 heures, 200ml de cellules-souches ont été récoltées dans le sang de Nicolas. Un bien précieux à manipuler avec soin.
"C’est beaucoup d’investissement de la part du donneur et un receveur qui attend précieusement ce prélèvement", confie Lydia Alnet, infirmière à l'établissement français du sang.
Très rapidement, le greffon quitte la région parisienne pour l’Alsace, ou un malade le recevra dans les heures à venir.