Existe-t-il une limite d'âge pour donner ses organes ?
Le prélèvement des organes et des tissus en vue d'un don est aujourd'hui possible à tous les âges. Mais d'autres critères rentrent en jeu pour savoir si ce geste est possible ou non. On vous explique.
Si le don d'organes peut parfois avoir lieu de son vivant, par exemple lorsque vous souhaitez donner un rein à l’un de vos proches, la majorité des dons se fait post-mortem, après le décès du donneur. Mais l'âge du décès est-il un critère pour autoriser ou non le don ?
La qualité de l'organe comme premier critère
"Il n'y a aucune limite d'âge pour donner ses organes, tout le monde peut être donneur et d'ailleurs tout le monde peut être aussi receveur" tranche d'emblée Marine Jeantet, directrice générale de l’Agence de biomédecine, organisation en charge des règles de ces dons d’organes.
La seule chose qui compte, précise-t-elle, "c'est l'état des organes". En effet, "vous pouvez avoir 90 ans et avoir un foie ou un rein en parfaite santé et permettre de sauver des vies" explique la directrice.
"Ce n'est donc pas l'âge du donneur qui compte, c'est plutôt la qualité de l'organe et ce sont les médecins qui le décident, au moment où il est décidé ou pas de prélever l'organe".
Qui peut être donneur d'organe ?
Comment savoir si une personne est donneuse d'organe ou non ? On pense parfois qu’il faut une carte de donneur, ou qu’il faut l’écrire quelque part. En réalité, la loi est assez simple et n’a pas changé sur ce point depuis 1976 : "On est tous donneurs présumés" résume Marine Jeantet.
"C'est-à-dire que si vous n'avez pas signifié votre refus de votre vivant à vos proches, ou par le biais du registre national des refus géré à l'Agence de la biomédecine, par définition, vous êtes donneur".
En avez-vous parlé à vos proches ?
Mais en parler à ses proches reste extrêmement important. Car après avoir vérifié ce registre des refus, les médecins demandent aussi à la famille et aux proches. Si votre famille ne sait pas que vous voulez donner vos organes, ils risquent de s’y opposer.
Le taux de refus de la part des proches, qui traversent une période complexe, est ainsi relativement élevé : l'agence de biomédecine estime qu'une personne sur trois qui pourrait être prélevée ne l’est pas, car la famille s'y oppose, faute d'avoir reçu une volonté claire.
Et de l'autre côté, les listes d’attente de personnes nécessitant des greffes s’allongent. Une personne peut en moyenne sauver sept vies grâce au don d’organes.