Grève des biologistes : les laboratoires de nouveau fermés une semaine
Ils avaient promis un "janvier noir" : les laboratoires sont fermés depuis ce 9 janvier matin et n’acceptent que les urgences vitales. En cause : un conflit avec le gouvernement, qui leur demande de rembourser 1,3 milliard d'euros d'ici 2026.
Les portes des laboratoires de biologie étaient closes ce matin. L’Alliance de biologie médical a décidé de durcir le mouvement, face à l'absence de compromis trouvé avec le gouvernement.
"Nous fermons les laboratoires, nous n’acceptons plus les patients pour les bilans de routine. Par contre, nous continuons à effectuer notre mission de service public notamment pour les urgences, pour que les patients de chimiothérapie puissent continuer à suivre leur traitement et leurs bilans", explique Benoit Chassain, biologiste médical et président Cerballiance Paris et IDF Est.
Une économie forcée de 250 millions d'euros
Ce lundi matin, devant les laboratoires, les patients étaient surpris de ne pas pouvoir réaliser leur prélèvement. La cause de cette grève : les 250 millions d’euros d’économies demandés par le gouvernement en 2023, et une ponction totale de 1,3 milliard d'euros d'ici 2026.
Ce montant est justifié par les bénéfices exceptionnels engendrés pendant la crise du Covid par les laboratoires. Mais cette demande est jugée excessive par les biologistes.
Blocage des résultats des tests Covid
Ce conflit dure déjà depuis plusieurs semaines. Après trois jours de fermeture en novembre, les biologistes s’étaient de nouveaux coordonnés la semaine dernière. Ils ne faisaient plus remonter les résultats des tests Covid aux autorités sanitaires.
Une mesure maintenue ce lundi."Je fais un enregistrement classique comme d'habitude" décrit Anissa Guennoun, secrétaire médicale au laboratoire Cerballiance. "Pour le patient, il n’y a concrètement rien qui change. La seule chose qui a été mise en place, c'est que chaque groupement de laboratoires a son paramétrage informatique et donc en interne, en fait les résultats ne répondent plus au niveau du gouvernement."
Des milliers d'emplois menacés
Si les biologistes décident de durcir le mouvement cette semaine, c’est parce que cette baisse pourrait avoir des répercussions économiques majeures, selon eux.
"Cela aurait pour conséquence un risque pour une dizaine de milliers d'emplois, mais également un risque de fermeture d'environ 400 laboratoires en France qui sont essentiellement des petits laboratoires en zone rurale qui sont déjà dans des déserts médicaux", précise Benoit Chassain.
Sans réponse concrète pour le moment, les laboratoires tentent de faire pression sur le gouvernement avec cette fermeture pendant au moins une semaine.