Sédentarité : les cardiologues s'inquiètent pour les enfants
La Fédération française de cardiologie s'inquiète de la sédentarité croissante des enfants. En 40 ans, ils auraient perdu 25% de leurs capacités cardiovasculaires, selon des études publiées en 2006 et 2013 en Australie. Les conséquences pour leur santé peuvent être lourdes.
Trop de jeux vidéo, pas assez d'activité physique… Les enfants de 9 à 16 ans ont perdu de l'endurance. Selon la Fédération française de cardiologie, en 1971, un enfant courait 800 mètres en trois minutes. Aujourd'hui, pour la même distance, il faut compter quatre minutes. En cause, la sédentarité chronique. Moins de la moitié des enfants respectent les soixante minutes d'activité physique quotidienne préconisées par les autorités sanitaires.
"À plus ou moins long terme, on va se retrouver avec des obèses, de la même manière qu’aux Etats-Unis", explique le Dr Laurent Uzan, cardiologue du sport. "Cela signifie plus de maladies cardiovasculaires, plus de diabète et donc on se retrouve avec des infarctus à l'âge de 20, 25 ou 30 ans, ce qui était rare il y a encore 10/15 ans", poursuit-il.
Pour redonner le goût du sport aux plus jeunes, la Fédération française de cardiologie organise du 29 mars au 15 mai 2016 des Parcours du cœur scolaires dans plus de 7.000 classes, partout en France. L'enjeu est de taille : se dépenser une heure par jour dans l'enfance permet d'augmenter son capital cardiovasculaire pour toute la vie. "On atteint le maximum de ses capacités cardiaques, musculaires et respiratoires entre 20 et 25 ans. Après, il faut gérer la décroissance et donc plus on part de haut, plus la décroissance est lente", affirme le Dr Laurent Uzan.
L'entourage des enfants a un rôle primordial à jouer au quotidien pour lutter contre la sédentarité. Plutôt que la voiture, les cardiologues conseillent de marcher pour aller à l'école. Après les cours, mieux vaut privilégier les jeux de plein air et profiter du week-end pour organiser les activités en famille.