Un test sanguin pour mieux diagnostiquer les bébés secoués ?
Chaque année en France, 180 à 200 nourrissons seraient victimes du "syndrome du bébé secoué". Un chiffre certainement sous-évalué car le diagnostic est difficile. Des chercheurs américains viennent de mettre au point un test sanguin qui pourrait détecter les hémorragies intracrâniennes causées par le secouement.
C’est un sujet tabou, un aveu d'échec pour les parents. Le "syndrome du bébé secoué" peut avoir des conséquences dramatiques sur l’enfant. Les muscles de son cou ne sont pas encore assez forts pour retenir sa tête. A cause des mouvements, le cerveau heurte les parois du crâne. Ces chocs peuvent l’abîmer et provoquer une hémorragie cérébrale.
Un diagnostic difficile à établir
Les premiers symptômes sont délicats à identifier. Il peut s’agir d’une nausée sans fièvre, de vomissements, d’une somnolence... Un diagnostic d'autant plus difficile que la cause est souvent dissimulée. Le test, mis au point par les équipes américaines, pourrait le faciliter.
Selon le Dr Philippe Meyer, médecin réanimateur à l’Hôpital Necker-Enfants malades de Paris, "pratiquer ce test permettrait d’avoir une suspicion et de pratiquer ensuite d'autres examens qui là vont mettre en évidence un hématome sous-dural, des hémorragies rétiniennes au fond d’œil et établir le diagnostic réellement de traumatisme crânien non accidentel par secouement."
Un test pour repérer certains biomarqueurs dans le sang
Publié dans le JAMA Pediatrics, ce test permet de rechercher trois biomarqueurs dans l'hémoglobine qui témoignent d'une hémorragie cérébrale. A partir d'un score élaboré en amont, les chercheurs seraient capables de repérer les bébés qui en souffrent. Il s'agirait d'un outil complémentaire pour établir le diagnostic. En effet, plus la prise en charge est rapide, moins les séquelles sont importantes.
"Ce sont des bébés qui sont à risque pendant toute leur vie d’avoir une épilepsie grave, d’avoir des retards de développement, donc vraiment des conséquences extrêmement importantes. Tout ce qui peut permettre de faire un diagnostic plus précoce est intéressant", conclut le Dr Philippe Meyer.