Grossesse et tabac : un risque dès la première cigarette
Fumer quotidiennement, ne serait-ce qu’une à quatre cigarettes par jour pendant la grossesse, suffit à limiter la prise de poids du fœtus. C'est ce que révèle une équipe de recherche française.
Les jeunes mamans le savent bien, à la naissance, le poids d'un nouveau-né est toujours étroitement surveillé, car il a tendance à en perdre durant ses premières semaines de vie. Les médecins préfèrent donc les bébés bien-portants, ceux qui ont fait quelques réserves dans le ventre de leur mère.
Or une étude française, menée sur 371 femmes, par une équipe de l'hôpital La Pitié-Salpêtrière (sous la direction du Dr Ivan Berlin, pharmacologue-addictologue) et qui vient de paraître dans la revue spécialisée Nicotine and Tobacco Research révèle que lorsqu’une femme enceinte fume, ne serait-ce qu'une à quatre cigarettes par jour, son bébé pèse 228 g de moins que ceux dont les mamans ne fument pas.
Ce petit poids n’est pas sans conséquences sur la santé du nouveau-né, comme nous l’explique le Dr Ivan Berlin : "Un petit poids de naissance favorise l’apparition des problèmes de santé à la naissance et dans les jours qui suivent... Comme les troubles respiratoires, les troubles d’apprentissage, mais aussi des problèmes émotionnels, par exemple. La perte de poids est un facteur de risque de la périnatalité."
Outre le risque d'avoir un bébé de petit poids, la tabagisme pendant la grossesse augmente le risque de fausses couches, de naissances prématurées, de retard de croissance, d'asthme chez l'enfant à naître... Pourtant, en France, une femme enceinte sur cinq continue de fumer pendant sa grossesse, ce qui alerte le pharmacologue-addictologue : "Les femmes enceintes font peut-être parties des personnes qui ont le plus de mal à arrêter de fumer. Le métabolisme de la nicotine est nettement accéléré chez la femme enceinte, ce qui veut dire qu’il lui faut plus de nicotine pour accéder à la même sensation de bien-être que lorsqu’elle n’est pas enceinte."
Pour celles qui souhaitent arrêter de fumer, le recours à des substituts nicotiniques est autorisé, mais il doit être se faire sous contrôle médical.
En France, on estime que chaque année plus de 158.000 nouveau-nés sont exposés au tabagisme de leur mère avant leur naissance.