Des nuits en "hôtel hospitalier" proposées aux femmes enceintes vivant loin des maternités
Les futures mères éloignées des services de gynécologie-obstétrique peuvent désormais bénéficier d’un hébergement temporaire avant l’accouchement. Le dispositif est financé par l’Assurance maladie.
La mesure était attendue, et le décret est enfin paru ce 15 avril 2022 au Journal officiel. Les femmes enceintes habitant loin d’une maternité pourront bénéficier gratuitement d’un "hébergement non médicalisé temporaire" mais sous certaines conditions.
Femmes vivant à 45 minutes d’une maternité
Les conditions d’accès à cet hébergement temporaire sont bien précises. Les femmes enceintes résidant "à plus de quarante-cinq minutes de trajet motorisé en conditions habituelles de l'établissement le plus proche" sont ainsi concernées, stipule le décret.
En pratique, quelles seront les aides proposées ? Un hébergement d’abord, avec la possibilité de bénéficier de "cinq nuitées consécutives au maximum précédant la date prévisionnelle d’accouchement". Les frais de transports entre l'unité de gynécologie obstétrique et le lieu d'hébergement temporaire seront aussi remboursés.
Cet hébergement ne s’effectue pas dans un hôtel classique, mais dans des structures non médicalisées spécifiques ou "hôtels hospitaliers". La future mère peut aussi "partager sa chambre avec un ou plusieurs accompagnants, dans la limite des capacités d'accueil de la structure d’hébergement", ajoute le décret.
Des aides supplémentaires possibles
Le gouvernement souhaite apporter une aide personnalisée pour chaque femme enceinte habitant loin d’une maternité. Ainsi, en cas de nécessité médicale, la durée de l’hébergement temporaire pourra être prolongée "jusqu'à la date effective d’accouchement".
Et pour les patientes avec des grossesses à risque de complications, "la prestation d'hébergement peut être proposée à toute période de la grossesse", sur prescription médicale, "sans que la limitation de l'hébergement à cinq nuitées ne soit opposable", précise le décret.
Dans une étude publiée en juillet 2021, la Drees avait déjà pointé du doigt une augmentation notable des temps de trajets des futures mères se rendant à la maternité. En cause ? Une offre de soins de plus en plus diminuée au cours des années, liée à la fermeture de nombreuses maternités. En 2000, on comptait ainsi 717 maternités, contre 496 en 2017.
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