La maternité de Bar-le-Duc fermera fin juin
L'ARS de la Meuse a pris la décision de mettre un terme aux accouchements. Elle justifie cette décision par un manque de personnel médical et un risque pour la sécurité des soins.
Après celles de Creil, de Saint-Claude, de Bernay et du Blanc ces derniers mois, c’est au tour de la maternité de Bar-le-Duc de fermer ses portes. A partir du 24 juin, les accouchements ne seront plus assurés dans l’établissement, qui sera transformé en Maison des parents et des enfants.
L’annonce a été faite mardi 4 juin par l'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est. Cette décision "ne se prend pas facilement" et se justifie par "le manque de ressources médicales et les enjeux de qualité et de sécurité des soins", indique l’Agence dans un communiqué. Elle souligne que la Meuse a aussi observé une baisse de 17,5% des accouchements et qu’"il n'y a pas de perspectives d'augmentation d'activité de la maternité dans les prochaines années".
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24 minutes de route au minimum
La future Maison des parents et des enfants assurera le suivi des femmes du Barrois durant leur grossesse ainsi qu’après leur retour au domicile. Pour accoucher en revanche, elles devront se rendre à Saint-Dizier, à 24 minutes en voiture, à Verdun, à 45 minutes ou dans un autre établissement.
"Ces deux maternités, en plus de la prise en charge des grossesses ‘normales’, disposent d'un haut niveau de sécurité", précise l'ARS, avec "une unité de néonatalogie permettant la prise en charge des grossesses à risque modéré et les nouveau-nés nécessitant une surveillance particulière".
Dormir sur place, une solution
Selon l'ARS, "95% de la population est située à moins de 45 minutes" des deux hôpitaux et "des actions spécifiques sont prévues pour garantir l'accès à la maternité dans de bonnes conditions" aux parturientes résidant dans les sept communes au-delà.
Ces mesures, qui seront aussi proposées aux familles vivant à plus d'une demi-heure de route d'une maternité, consisteront en un hébergement hôtelier dans les hôpitaux de Verdun et Saint-Dizier et le renforcement des transports sanitaires.
Les maternités exclues du futur label
Le président Emmanuel Macron et la ministre de la Santé Agnès Buzyn se sont engagés à ce qu'il n'y ait "aucune fermeture d'hôpital" jusqu'à la fin du quinquennat, précisant que certaines disciplines ne seraient pas maintenues dans certains établissements.
Le projet de loi santé, examiné depuis lundi au Sénat, prévoit de créer un label d'hôpitaux de proximité centrés sur la médecine générale, la gériatrie et la réadaptation, mais sans maternité ni chirurgie, sauf exception sur autorisation strictement encadrée.
En 40 ans, la France a perdu deux tiers de ses maternités. Depuis 1998, le seuil minimum de naissance par maternité a été fixé à 300 par an. Un seuil nécessaire pour assurer la sécurité mais également la viabilité économique de l’établissement.
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