"On manque de donneurs d'origine africaine ou asiatique"
"Devenez donneur de bonheur !" L'Agence de biomédecine lance un nouvel appel aux dons de gamètes pour aider des couples souffrant d'infertilité médicale.
Faute de donneurs, certains couples attendent des années pour avoir accès à une assistance médicale à la procréation. En 2015, 255 hommes ont donné leurs spermatozoïdes. Il en faudrait 300. Les femmes sont plus généreuses mais les besoins sont encore plus importants. En 2015, il y a eu 540 dons d’ovocytes. Il en faudrait 1.400 par an. Les explications du Dr Françoise Merlet, responsable de l'assistance médicale à la procréation à l'Agence de la biomédecine.
- Qui peut donner ses gamètes ? Comment se déroule un don ?
Dr F. Merlet : "Il faut deux conditions : être en bonne santé et avoir moins de 37 ans pour les femmes et moins de 45 ans pour les hommes. Certaines étapes sont communes aux dons de sperme et d’ovocytes. Il y a d’abord une consultation, puis des examens complémentaires et des bilans de fertilité notamment. Pour les hommes, il y a plusieurs recueils de sperme qui doivent être organisés dans une période courte, une quinzaine de jours. Tout est réalisé dans un centre spécialisé sous contrôle médical. Pour le don d’ovocytes, il y a une consultation pour démarrer une stimulation hormonale qui passe par des injections quotidiennes. Le traitement dure une quinzaine de jours. Les ovocytes sont prélevés lors d’une ponction ovarienne sous échographie par voie naturelle et sous anesthésie."
- Dans certains pays, comme les Etats-Unis, les dons d’ovocytes sont rémunérés. Ce n’est pas le cas en France. Est-ce envisageable pour faire face à la pénurie ?
Dr F. Merlet : "Depuis 1994 et les lois de bioéthique, la règle est stricte et impose la gratuité du don d’éléments de corps humain. Les ovocytes n’échappent pas à ce principe éthique. Ça veut dire qu’on ne peut pas être payé pour son don de gamètes. La motivation doit être altruiste. Par contre, il y a en France un principe de neutralité financière du don pour le donneur ou la donneuse. Tous les frais sont pris en charge, qu’ils soient médicaux mais aussi non-médicaux, par exemple quand les jeunes femmes ont des frais de garde d’enfants ou les pertes de rémunération. Le don est anonyme et doit être librement consenti."
- Vous souhaitez diversifier l’origine géographique des donneurs. Pourquoi ?
Dr F. Merlet : "Les couples qui sont d’une origine géographique particulière, asiatique ou africaine, souhaitent bénéficier d’un don de gamètes d’un donneur qui a les mêmes origines. Aujourd’hui, on manque de donneurs d’origine asiatique ou africaine."
Pour en savoir plus sur le don de gamètes, vous pouvez appeler le numéro vert 0 800 541 541 ou vous rendre sur les sites Dondovocytes.fr ou Dondespermatozoides.fr.