Handicap : un atelier esthétique pour une meilleure image de soi

Pour les personnes en situation de handicap, il est difficile d’imaginer leur corps, source de leurs maux, comme un objet de bien-être. Pour changer leur regard sur leur apparence, la fondation Cap’Devant propose des séances individuelles et collectives de socio-esthétisme.

Camille Leclercq
Rédigé le , mis à jour le
L'actu - Un soin esthétique pour une meilleure image de soi
Un soin esthétique pour une meilleure image de soi L'actu - Un soin esthétique pour une meilleure image de soi  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Chaque matin, Marine prend le temps de s’apprêter même si, pour elle, certains gestes relèvent de l’exploit.
Depuis sa naissance, Marine souffre d’un handicap moteur. Ses mouvements sont hésitants, l’agilité est sa faiblesse et cette déficience ronge sa confiance en elle.   

"On ne se sent pas forcément très belle quand on est une personne en situation de handicap, on a du mal à se faire soi-même les soins de beauté. J’ai d’énormes tremblements surtout quand je suis en pleine concentration. Ça peut paraître simple de mettre du rouge à lèvres, mais pour moi, c’est compliqué", explique la jeune femme de 33 ans.

Un maquillage pour aider à s’accepter

Malgré cela, Marine persévère, garde son calme, car le maquillage l’aide à s’accepter.  

"Il y en a qui préfèrent s’acheter des sacs à main ou des chaussures (…). Moi, je préfère me maquiller. C’est un besoin moral (...)", confie Marine.

Marine apprend à améliorer cette routine matinale sur son lieu de travail. Ce jour-là, elle ne prend pas son poste à l'accueil de son ESAT. Avec ses collègues, elle va participer à un atelier de soins en socio-esthétique.  

"On ne fait pas ça dans un cabinet d’esthétique, c’est justement ça la particularité de la socio-esthétique. C’est de l’esthétique à vocation humanitaire et sociale et qui s’adresse à des personnes qui ne franchiraient pas la porte d’un cabinet d’esthétique", explique Sylvie Marini, socio-esthéticienne.

Faire du corps qui souffre, une source de bien-être

Au travers d’ateliers ludiques et avec beaucoup de bienveillance, la socio-esthéticienne leur transmet quelques conseils pour prendre soin d’eux. "C’est vrai que c’est assez insolite de faire de l’esthétique sur notre lieu de travail (…). C’est très bien, ça nous permet de couper un peu", confie Marine.
 
La suite plaît aussi à Marine avec une séance de maquillage personnalisée. Pendant longtemps, le corps de Marine était l’objet de ses souffrances. Aujourd’hui, elle apprend à faire de celui-ci, une source de bien-être. 

"C’est très important de pouvoir permettre à ces personnes en situation de handicap de se valoriser, de se sentir belle, de s’éloigner de ce handicap pour le voir de moins en moins et pour s’aimer aussi, tel qu'on est"
, précise Sylvie Marini.

Marine se trouve jolie, c’est rare qu'elle le pense. Il lui reste quatre séances pour prendre de bons conseils et enfin, être en harmonie avec elle-même.