Hypertension artérielle : ces malades qui s'ignorent
En France, près d’un adulte sur trois souffre d’hypertension mais la moitié l'ignore. Retard de prise en charge, dépistage tardif ... Le rapport de Santé publique France publié ce mardi 16 mai pointe du doigt plusieurs raisons.
Le constat est préoccupant. Ce mardi 16 mai, Santé publique France révèle dans un rapport que près d'un adulte sur trois souffre d'hypertension artérielle et la moitié d'entre eux l'ignore. L'agence sanitaire déplore également l'absence de progrès récents face à cette maladie.
La maladie chronique la plus fréquente
Près de 30% des adultes sont hypertendus, soit 17 millions
de personnes, indique l'agence sanitaire qui se base sur deux enquêtes en
population générale et une enquête auprès d’un panel de médecins généralistes
et le Système national des données de santé.
L’hypertension artérielle est la maladie chronique la plus
fréquente en France et un facteur de risque important de maladies
cardiovasculaire, rappelle-t-elle.
Or la connaissance, le traitement et le contrôle de l'hypertension restent "sous-optimaux et n'ont connu aucune amélioration récente, certains indicateurs ayant même subi une dégradation", regrette Santé publique France.
Un manque de connaissance
Ainsi, seul un hypertendu sur deux a connaissance de sa maladie. Un chiffre qui reste, selon l'agence de santé, très en dessous du niveau de connaissance atteint dans les autres pays européens ou nord-américains.
Pour l'agence, ce manque de connaissance peut notamment
s'expliquer par un dépistage insuffisamment performant ou la difficulté de
compréhension et d'acceptation du diagnostic par les patients lors de l'annonce
de la maladie.
Parmi les malades, seul un sur quatre a une pression
artérielle contrôlée, poursuit-elle.
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Vers une meilleure prise en charge ?
Et si plus d’1,6 million d'adultes initient chaque année un traitement antihypertenseur, "la crise de la Covid-19 a eu un impact significatif avec une baisse de 11% de ces initiations en lien avec une diminution du recours aux soins".
En 2020, cette diminution a été particulièrement importante
chez les femmes (-16%), atteignant même plus de 30% de baisse chez celles âgées
de 75 à 84 ans par rapport à la baisse observée chez les hommes (-5%). Et en
2021, contrairement à ce qui a été observé chez les hommes, aucun rattrapage ne
l'a été chez les femmes.
"Des politiques de santé en faveur de la prévention primaire
de l’hypertension artérielle, de son dépistage, et de sa prise en charge
doivent être mises en place rapidement pour permettre, comme dans d'autres
pays, une évolution favorable des indicateurs épidémiologiques de la
maladie", conclut Santé publique France.