Il passe 17 ans avec une colonie de vers vivants et microscopiques dans le pénis
L’homme de 72 ans était en semi-érection permanente à cause d'une infection parasitaire dans son pénis et son scrotum.
Les infections parasitaires sont légion à travers le monde. Certaines peuvent présenter un risque sanitaire moindre pour les personnes infestées, à l’instar de l’oxyurose ou de la giardiase, les deux infections les plus fréquentes en France métropolitaine selon la plateforme de l’Assurance maladie Ameli.fr.
D’autres, en revanche, peuvent s’avérer bien plus dangereuses. La plus courante et mortelle reste le paludisme, provoqué par la piqûre de certains moustiques, qui a touché 249 millions de personnes et tué 608 000 d’entre elles en 2022, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Une semi-érection permanente
Toujours d'après l’autorité sanitaire internationale, "94 % des cas de paludisme (233 millions) et 95 % des décès dus à la maladie (580 000) ont été enregistrés" dans la région africaine à la même période. Dans une étude publiée dans The New England Journal of Medicine le 4 mai 2024 et repérée par le Daily Mail, une équipe de chercheurs suisses partage le cas d’un patient zimbabwéen ayant souffert d’une infection parasitaire qui pourrait laisser à sourire, si le continent africain n’était pas autant touché par ce genre d’infections.
Cet homme âgé de 72 ans a vécu pendant 17 années avec un pénis tellement enflé qu’il apparaissait constamment en semi-érection. La faute à une infection parasitaire appelée filariose lymphatique : des vers vivants, microscopiques et filiformes, les filaires de Bancroft (Wuchereria bancrofti), s’étaient logés au niveau de son phallus, mais aussi de son scrotum - l'enveloppe de peau qui entoure les testicules - et de sa jambe gauche.
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Qu'est-ce que la filariose lymphatique ?
La filariose lymphatique est une maladie tropicale particulièrement inquiétante pour l'OMS. L'autorité de santé signale qu'à l’échelle mondiale, "plus de 882 millions de personnes dans 44 pays sont exposées à un risque de filariose lymphatique".
Plus communément surnommée éléphantiasis, la filariose lymphatique est une maladie causée par des vers parasites transmis par les piqûres de moustiques. Celles-ci entraînent une infestation des larves dans le sang de leur malheureuse victime. Une fois éclos, les vers se déplacent à travers le système lymphatique du corps humain et peuvent notamment finir leur course dans le scrotum. Ils se reproduisent ensuite à nouveau : l’infection est en marche.
La maladie peut entraîner "une augmentation anormale du volume de certaines parties du corps", comme ces gonflements caractéristiques des jambes ou du scrotum, pouvant donner lieu "à des douleurs, un handicap sévère et une stigmatisation sociale", selon l'autorité de santé internationale.
Des médicaments pour venir à bout des vers
Si elle est la plupart du temps asymptomatique, la filariose lymphatique peut conduire à "un lymphœdème (tuméfaction des tissus), à un éléphantiasis des membres (épaississement de la peau et des tissus) ou à une hydrocèle (tuméfaction scrotale)" lorsqu'elle devient chronique, souligne l'OMS. "Les seins et les organes génitaux sont fréquemment atteints." Pour notre patient zimbabwéen, la filariose lymphatique a également entraîné une inflammation chronique de l’aine provoquée par la présence de ces parasites grouillants.
Les scientifiques indiquent également que lorsque le patient s’est rendu à l’hôpital pour soigner ses maux, ses niveaux d’inflammation étaient deux fois supérieurs à la normale, ce qui suggérait donc une infection grave. Pour traiter son infection, l'homme s’est vu prescrire de la diéthylcarbamazine et de l’albendazole, deux puissants médicaments antiparasitaires. Deux mois après son passage à l’hôpital, le traitement s'est avéré efficace : ses symptômes ont totalement disparu et les parasites se sont volatilisés.
