Inédit : un bébé reçoit une greffe d’intestin d'une personne en fin de vie
À Madrid, une greffe d’intestin venant d’un patient en fin de vie cardiaque sur une petite fille de 13 mois a été réalisée. C’est une première mondiale, ont annoncé les autorités espagnoles le mardi 12 octobre.
Première mondiale, technique pionnière, grande avancée scientifique... Voici les termes utilisés pour caractériser cette nouvelle annoncée par l'autorité de santé de la région de Madrid dans un communiqué publié mardi 12 octobre. Une petite fille de 13 mois a reçu à l'hôpital de La Paz à Madrid la première greffe mondiale d'un intestin provenant d'une personne en fin de vie cardiaque "après un don en asystolie", un état d'insuffisance cardio-vasculaire.
Technique inédite
La petite Emma "est déjà sortie de l'hôpital et se trouve en parfait état chez elle avec ses parents", Ana et Daniel, a précisé l'autorité de la région de la capitale espagnole. Le don d'organe en asystolie se pratique chez les patients en fin de vie. Cette technique permet "après la certification du décès, que les organes puissent être conservés avec la perfusion de sang oxygéné", a expliqué l'autorité.
Mais jusqu'à présent, cette technique "n'avait jamais été utilisée pour l'intestin, en considérant qu'elle ne serait pas valide pour cet organe", et "malgré le décès de 30% des patients en liste d'attente", a affirmé l'autorité.
L'Espagne, championne du monde des greffes
Trois ans de recherches et d'essais ont été nécessaires à plusieurs équipes de cet hôpital madrilène pour démontrer la faisabilité d'une telle opération avant sa réalisation.
Par ailleurs, l'Espagne demeurait en 2021 le pays champion mondial des greffes, avec 5 % des dons d'organes dans le monde, alors qu'elle ne représente que 0,6 % de la population du globe, selon l'Observatoire mondial des dons et des greffes.
Qui est concerné par cette opération et est-elle fréquente ?
La greffe d’intestin est une opération rare à l’échelle mondiale. En France, en 2017, seulement deux patients en ont bénéficié.
Selon le manuel MSD, cette opération est effectuée en dernier recours, si les traitements ne fonctionnent pas, notamment chez les patients :
· en danger de mort en raison d'une insuffisance intestinale secondaire à des troubles intestinaux (maladie de Hirschsprung, entérite auto-immune, entéropathies congénitales...) ou alors d'une résection intestinale (maladie de Crohn étendue par exemple)
· présentant des tumeurs invasives locales à l'origine d'obstruction, d'abcès, de fistules, ou d'hémorragie
· en cas de malformations congénitales ou de maladies génétiques qui amènent à des insuffisances intestinales chez les enfants.