Le blob : le nouvel ami de Thomas Pesquet
Cette créature ni végétale, ni animale, va accompagner l’astronaute français dans l’espace lors de sa prochaine mission.
De nouveaux compagnons de voyage pour les astronautes ! Quatre blobs vont rejoindre la station spatiale internationale (ISS) afin que les astronautes puissent étudier leur comportement dans l’espace.
Cette créature surprenante n’est ni un végétal, ni un animal, ni un champignon. Le Physarum polycephalum, son nom scientifique, est un organisme constitué d’une seule cellule, mais qui contient plusieurs millions de noyaux. Les quatre spécimens rejoindront les astronautes le 1er août, dans la navette qui ravitaille la station spatiale tous les trois mois.
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Des comportements surprenants
Selon les découvertes d'Audrey Dussutour, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et initiatrice de cette expérience, le blob a beau ne posséder aucun cerveau, il est capable d’apprendre et d’évaluer des risques.
De plus, le blob vieillit mais il est capable de s’endormir dans une sorte de stase pendant plusieurs années et de se réveiller régénéré une fois réhydraté. Ce qui enthousiasme la chercheuse du CNRS : "C’est une seule cellule, qui parvient à se débarrasser de son vieillissement. On voudrait mettre en évidence le vieillissement, le quantifier précisément et découvrir d'où vient cette capacité de régénération."
"C’est un organisme très résistant quand il est en dormance", explique la scientifique. "Thomas Pesquet aura juste à mettre de l’eau dans le système pour les réveiller, on a installé des capteurs et des caméras pour les filmer toutes les dix minutes pendant une semaine."
Le blob dans l'ISS
Pour le blob, les scientifiques vont surveiller de près son comportement et son organisme dans l’espace. Thomas Pesquet sera uniquement chargé de réveiller ces quatre blobs. Pour ne pas monopoliser un astronaute, la prise d'image sera complètement automatique.
Il y aura deux types d'expériences : pour la première, "on va observer les stratégies de recherche de deux blobs, chacun dans leur boîte". Pour l’autre expérience, "les deux autres blobs sont placés avec quatre sources de nourriture. On va regarder comment ils optimisent leurs trajets d’une source à l’autre. On sait que c’est un champion de l’optimisation sur Terre, donc on veut observer ce qui se passe en apesanteur."
Selon Mme Dussutour, il se pourrait que cet organisme habituellement plat se développe en trois dimensions : "quand il est entouré de poison, le blob construit des piliers pour s'échapper. Alors en apesanteur, il peut être encore plus enclin à nous construire des structures en 3D."
Une expérience reproduite dans des écoles
Comme le blob est constitué d'une seule cellule qui peut atteindre 10 m2, "c’est une cellule que les enfants peuvent manipuler, ni invasive, ni toxique, facile à élever …" Le CNRS et le CNES - Centre National d'Etudes Spatiales - ont donc invité plus de 2000 écoles, collèges et lycées à reproduire ces expériences.
Audrey Dussutour espère faire naître des vocations scientifiques chez les enfants qui travailleront sur les blobs. "J’espère même qu’on arrivera à une publication scientifique participative avec les enfants", confie t-elle.
Des animaux dans l'espace
Le blob est loin d’être la première créature terrestre à aller dans l’espace pour des expériences. Poissons, chiens, chats, singes, ont déjà participé à cette expérience très instructive pour les scientifiques.
Par exemple, les scientifiques ont observé la manière dont ce poisson s'adaptait à la microgravité :
Après un temps d'adaptation, où il ne parvenait pas à différencier le haut du bas faute de gravité, ce poisson s'est finalement mis à nager dos aux éclairages du laboratoire. Selon les scientifiques, il a considéré qu'il s'agissait du soleil, donc du haut.