Migraine : nouvelles pistes de recherche pour un traitement ?
Des chercheurs du CNRS, de l’université Côte d’Azur et de l’Inserm ont identifié un nouveau mécanisme, impliquant une protéine, capable de provoquer des crises de migraine. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements.
Maux de tête intenses, vertiges, intolérance au bruit, à la lumière... La migraine pourrait être liée au dysfonctionnement des protéines génératrices de courant, appelées canaux ioniques. Leur rôle : contrôler l’activité électrique entre les neurones pour qu’ils communiquent entre eux. Certains de ces petits canaux stimulent la fonction électrique alors que d’autres la freinent. Quand la migraine a une origine génétique, ces petits canaux dysfonctionnent. Ils contrôlent alors moins bien l’activité électrique. Résultat : les neurones sont sur-stimulés et la migraine apparaît.
Selon Guillaume Sandoz, directeur de recherche au CNRS, cette découverte pourrait donner de nouvelles pistes pour la mise au point de nouveaux traitements. « Les médicaments actuels ne ciblent pas ces canaux-là. Là, ce qu’on propose, c’est de cibler quelque chose de spécifique. Cela va éviter aussi les effets secondaires puisqu’on va cibler des canaux particuliers. Ceux-ci ne sont pas au niveau du système nerveux central mais à l’extérieur. On pourra donc avoir des drogues qui n’auront pas d’effet secondaire sur le cerveau. On va pouvoir agir au niveau périphérique.»
Actuellement, des antiépileptiques et des antidépresseurs sont utilisés comme médicaments contre la migraine. Mais, des molécules plus ciblées devraient être testées sur l’animal dès le mois prochain.