La goutte touche 1 Français sur 100
Pour la première fois dans l'histoire de la goutte, une étude présentée par le Pr Thomas Bardin lors du 26ème Congrès français de rhumatologie, a permis d'estimer la prévalence de la goutte en France. Ce chiffre établi à 0,9% et inférieur aux données internationales, concernerait environ 600.000 Français.
0,9% de goutteux en France
La fréquence de la goutte n'était, jusque-là, pas connue en France, ni à l'étranger. Sujet phare du moment du fait d'une incidence* qui ne fait que croître, plusieurs études internationales s'y sont penchées pour objectiver le nombre de personnes touchées.
L'équipe du Pr Thomas Bardin, chef de service de Rhumatologie de l'hôpital Lariboisière, n'a pas échappé à la règle et a cherché à mettre un chiffre sur cette pathologie microcristalline souvent rencontrée dans les consultations de rhumatologie. Les auteurs ont pour cela interrogé par téléphone 10.026 Français sélectionnés de manière aléatoire. Les résultats de cette étude ont été présentés lors du 26ème Congrès français de rhumatologie qui a eu lieu du 1er au 3 décembre 2013, à Paris.
Le diagnostic de la goutte en France a pu être estimé à 0.9% grâce à cette étude. Le Pr Bardin précise lors du Congrès qu'il n'y avait pas de différences entre les régions. Il souligne par ailleurs que ce chiffre est inférieur aux données internationales, probablement par une possible surestimation de la goutte dans les autres pays due à des méthodes d’évaluation différentes et moins précises.
Maladie inflammatoire la plus fréquente
La goutte, rhumatisme inflammatoire le plus fréquent dans les pays industrialisés, est lié à une hyperuricémie (excès d'acide urique dans le sang). Elle évolue par poussées et se manifeste le plus souvent par un gros orteil rouge et douloureux du à la présence de cristaux d'acides uriques, les tophus goutteux.
Les poussées, communément appelés "accès goutteux" peuvent aussi provoquer des douleurs articulaires et des calculs rénaux par des dépôts de cristaux dans les articulations et dans les reins.
Le traitement de la crise repose sur des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou la colchicine. Pour diminuer les fréquences des crises, et seulement à partir de la deuxième crise, un traitement de "fond" sera initié dans le but de diminuer l'hyperuricémie.
Même si la cause reste inconnue, des facteurs prédisposants ont bien été identifiés et peuvent alors provoquer une hyperuricémie : surpoids, consommation d'alcool, aliments riches en purines (viande rouge, gibier, abats, sardines, saumon, anchois, harengs, crustacés, légumes secs, choux, champignons, asperges, épinards, oseille, rhubarbe, figue sèche, cacao et chocolat).
L'élimination de ces facteurs est primordiale pour diminuer la fréquence des crises et ainsi éviter les complications. En d'autres termes, si vous voulez éviter le risque d'avoir une goutte, mangez sainement !
*incidence : nombre de nouveaux cas par an
Source : Estimation de la prévalence de la goutte en 2013 en France. T Bardin, M. Doherty et coll. 26ème congrès de la Société Française de Rhumatologie.
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Fonds de dotation qui soutient et oriente la recherche en rhumatologie afin de prévenir les handicaps et soulager la douleur des patients atteints de maladies des os et des articulations telles que les arthrites, l'arthrose, l'ostéoporose, la goutte ou le mal de dos.