La goutte : une maladie en développement
La goutte est une maladie articulaire provoquée par un excès d'acide urique dans le sang, qui touche neuf fois sur dix les hommes. La première crise commence le plus souvent vers l'âge de 35 ans. Cette maladie, que l'on pensait disparue, est en fait en développement en Asie et en Afrique, comme en Europe.
La goutte est une maladie considérée comme un rhumatisme. Evoluant par crises et s'attaquant aux articulations, la goutte est très douloureuse à tel point que chez certaines personnes, les crises de goutte deviennent invalidantes.
Dans l'imaginaire collectif, la goutte est la maladie des personnes âgées. Mais elle peut aussi toucher les jeunes, les personnes en surpoids, car elle vient souvent d'un déséquilibre de l'alimentation. En Europe, la goutte touche 1% de la population, majoritairement des hommes.
Quels sont les symptômes de la goutte ?
Une articulation est délimitée par la capsule articulaire. Les extrémités osseuses en contact sont recouvertes d'un cartilage. La cavité articulaire contient un liquide chargé de nourrir et lubrifier les surfaces articulaires : c'est la synovie.
Quand la quantité d'acide urique est trop importante dans le sang, c'est ce qu'on appelle l'hyperuricémie. Elle peut se déposer dans et autour de l'articulation sous forme de cristaux et provoquer une réaction inflammatoire : c'est la fameuse crise de goutte (qu'on appelle aussi la goutte aiguë). L'articulation devient brutalement chaude, rouge, enflée et extrêmement douloureuse. Typiquement, la goutte atteint le gros orteil mais il arrive que le doigt, le coude, le genou et la cheville soient touchés.
Sans traitement approprié, la goutte peut devenir chronique. Les dépôts d'acide urique forment alors des tuméfactions dures et jaunâtres, visibles sous la peau. On parle de tophus. Les tophi se localisent au niveau des articulations atteintes, mais aussi à des endroits plus surprenants comme le pavillon de l'oreille, les coudes ou encore les talons d'Achille, par exemple. Ils peuvent former des masses blanches sous la peau, visibles à l'œil nu,
La goutte peut également se manifester par des calculs rénaux dans 10 % à 30 % des cas. Elle est également à l'origine de maladies des reins, aboutissant à une insuffisance rénale ou une incapacité totale de fonctionnement des reins.
Le diagnostic est posé lorsque la clinique est évocatrice, que l'hyperuricémie est supérieure à 420 µmol/l et que l'échographie retrouve les tophus et/ou les dépôts d'acide urique.
Les causes de la goutte
L'alimentation apporte de l'acide urique : c'est le cas des abats, gibiers, cervelles mais aussi des mayonnaises et corps gras, comme les fritures.
En général, l'acide urique est ensuite éliminé dans les urines, mais lorsqu'il est en quantité trop importante dans le sang, on parle d'hyperuricémie, ce qui permet le diagnostic de la goutte.
Mais le plus souvent, la goutte a une origine familiale, génétique.
L'obésité, le manque d'activité physique, l'alcoolisme et le type d'alimentation ont également un rôle dans la survenue des crises. Il n'est ainsi pas rare qu'elles se déclenchent après un repas bien arrosé, un petit traumatisme ou une fatigue.
Enfin, cette maladie peut être secondaire à une intoxication par le plomb, une leucémie, certains traitements par corticoïdes ou des brûlures étendues.
Les traitements de la goutte
La goutte est une maladie qui se soigne assez facilement.
Pour les crises, on donne des anti-inflammatoires et/ou de la colchicine sur plusieurs jours. Un corticoïde, la prednisolone, peut être donnée, soit en comprimés durant 3 à 5 jours, soit en en injection dans l'articulation. Dans les cas les plus sévères, le canakinumab est recommandé en traitement de la crise.
Mais un traitement médicamenteux à vie s'impose : il comporte de l'allopurinol, qui diminue la fabrication d'acide urique, et des uricosuriques, qui favorisent son élimination par les reins comme le febuxostat. L'association avec de la colchicine est parfois indiquée.
Mais surtout, il faut observer un régime alimentaire strict, boire plus de deux litres d'eau par jour, éliminer les boissons alcoolisées. il faut réduire les viandes, les coquillages, les aliments riches en purine (abats, gibier, charcuterie, oie, canard, anchois, sardine, saumon, hareng, truite, et la limitation de certains végétaux : champignons, épinards, chou-fleur, asperge, oseille, lentille). Il est aussi conseillé d'éviter les repas lourds autant que possible et de consommer des aliments pauvres en graisses.
En cas d'obésité ou de surpoids, une perte de poids est recommandé.
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