Les salariés du nettoyage surexposés à des risques physiques et chimiques
Ils souffrent notamment du travail répétitif, de l’inhalation de produits chimiques et de postures pénibles, selon le ministère du Travail.
On ne leur prête pas forcément attention au sein de l’entreprise, et pourtant, ce sont eux qui exercent les métiers les plus dangereux : les salariés du nettoyage. Selon une étude de la Dares (le service statistique du ministère du Travail) publiée le 18 septembre, ces employés sont surexposés aux risques physiques et chimiques. En 2016, 71% de ces salariés étaient exposés au travail répétitif, 61% au risque chimique et 52% aux postures pénibles générant des souffrances physiques. "Au total neuf salariés sur dix, comme pour l'ensemble des non-qualifiés, sont exposés à au moins un risque physique", estime la Dares.
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Parmi les substances chimiques auxquelles ils sont exposés : les tensioactifs, l'eau de javel et les alcools contenus dans les produits ménagers. Ces substances sont le plus souvent nocives, toxiques, irritantes, corrosives ou inflammables. D’autres risques sont plus spécifiques, comme les bruits et vibrations, la manutention manuelle de charges lourdes, les mauvaises odeurs et les risques infectieux.
Des travailleurs précaires
Ces salariés sont majoritairement des femmes de 50 ans ou plus, note la Dares. 44% sont sans diplôme ou ont seulement le brevet des collèges. 20% de ces emplois sont occupés par des immigrés. Plus de la moitié de ces postes sont à temps partiel, souvent subi et "morcelé". Une caractéristique qui s'est accentuée depuis 2005, selon la Dares.
Logiquement, ces employés souffrent d’un "manque de reconnaissance". 29% "se sentent ignorés", ajoute le service statistique. C’est deux fois plus que pour l'ensemble des personnes ayant un emploi non-qualifié. Malgré cela, le métier d'agent d'entretien reste considéré comme le plus important pourvoyeur de postes d'ici à 2022, d’après la dernière étude "Prospective des métiers et des qualifications" publié par la Dares en 2014.