Tendinites, mal de dos... comment limiter les troubles musculo-squelettiques (TMS) ?
Pour prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS) liés au travail et les arrêts maladie qui en découlent, les entreprises peuvent faire appel à des ergonomes pour améliorer les postes de travail. Reportage.
Membre par membre, articulation par articulation, un petit squelette virtuel décrypte en direct les dangers bien réels générés par les gestes qui s’enchaînent. C’est l’outil utilisé par Margot Fort, ergonome, pour réduire les douleurs des équipes qui fabriquent des emballages.
Il suffit à Sonia, employée dans cette entreprise, d’enfiler des gants équipés de capteurs pour être scrutée par l’étrange caméra. Plus le mouvement risque de créer une douleur ou une inflammation, plus la couleur de son double s’approche du rouge.
Cervicales, épaules, coudes, poignet et dos
"Ce sont les membres supérieurs qui vont travailler en répétitivité au niveau des gestes. Les cervicales passent en orange et en rouge parce que l'opératrice a une flexion des cervicales quasiment constante", explique Margot Fort, ergonome chez Moovency.
"Les épaules, les coudes et les poignets sont sollicités. De temps en temps, le dos aussi est soumis à une légère flexion, parce qu'elle va aller chercher ses boîtes sur l'avant de son poste donc loin d'elle. On va pouvoir travailler la réduction de la taille de la table en fonction du besoin qu'elle aura sur son activité", poursuit-elle.
Ce n’est pas la première visite de Margot Fort sur ce site. Sa mission est d'analyser tous les postes pour améliorer les conditions de travail.
Moins d'arrêts maladies
Deux ans après son arrivée à la direction de l’entreprise Alliora, Antoine Bruno a décidé de faire appel à cette expertise extérieure pour réduire les séquelles de ces mouvements rapides et répétés.
"Quand on est bien dans son corps, forcément on travaille beaucoup mieux ça, c'est la première chose. La deuxième chose c'est que si on travaille bien, on a moins d'arrêts maladie, on a aussi une meilleure productivité sur les lignes, tout ça c'est du gagnant-gagnant", commente Antoine Bruno.
Aides financières de l'Assurance maladie
Le petit squelette virtuel a été conçu par Mouvency dans cette entreprise d'emballage et a déjà été mis au service de secteurs d’activités très variés. "On a par exemple travaillé avec une entreprise agro-alimentaire qui avait une forte croissance et une augmentation de ses arrêts maladie" raconte Pierre Plantard, président de Moovency.
"Depuis trois ans, on commence à avoir les fruits de notre travail, avec une réduction de près de 39 % des accidents et des arrêts maladie au sein de cette entreprise. Une maladie professionnelle c'est 21 000€ en moyenne, ce sont des coûts très importants", poursuit-il.
Cet engagement d’une entreprise dans la lutte contre les tendinites et autres troubles musculo-squelettiques (TMS) peut bénéficier d’aides financières de la part de l’Assurance Maladie.