Les Français souffrent de plus en plus au travail
Les troubles musculo-squelettiques et les cas de souffrance psychique au travail sont en hausse chez les salariés français, alerte une nouvelle étude de Santé publique France.
Les maladies à caractère professionnels sont en augmentation. C'est une alerte de Santé publique France, qui a publié mardi 18 avril de nouveaux résultats. L'agence sanitaire a en effet étudié les salariés français selon leur sexe, leur âge, leur catégorie socio-professionnelle et leur secteur d'activité pendant 12 ans. Résultat : les troubles musculo-squelettiques et la souffrance psychologique sont en hausse.
Mais à quoi ces termes font-ils références ? Les maladies à caractère professionnel (MCP), sont des maladies en lien avec le travail mais non reconnues par les régimes de sécurité sociale.
Un trouble musculo-squelettique ou TMS , est une maladie ou un ensemble de maladies localisées au niveau ou autour des articulations : poignets, coudes épaules, rachis ou encore genoux.
Plus de TMS chez les ouvriers
"Les MCP se distinguent en fonction de l’activité exercée. Les TMS sont plus fréquents chez les ouvriers que chez les cadres. Les facteurs biomécaniques (mouvements répétitifs, posture, travail avec force) représentent 80 % des agents à l’origine de ces TMS.", souligne l'étude. Et les TMS les plus fréquents concernent le poignet (38%), l'épaule (30%), le coude (22%) ou encore le dos (7%) avec les fameuses lombalgies.
Les résultats montrent que pour les hommes, les troubles musculosquelettiques représentent 50% des signalements et 40% chez les femmes.
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Les managers pointés du doigt
Les expositions chimiques, biologiques, physiques ou biomécaniques (mouvements ou postures) et les facteurs organisationnels, relationnels et éthiques (FORE) sont par ailleurs des déterminants des MCP, rapporte l'étude.
Selon le rapport, les FORE les plus fréquemment associés à la souffrance psychique étaient ceux en lien avec le management (un sur deux), suivis par les relations au travail et violences, correspondant à un tiers d’entre eux.
Adapter le travail à l'avancée en âge
"Pour les maladies qui relèvent d’un tableau de maladie professionnelle, une grande majorité n’est pas déclarée en tant que telle, principalement en raison de la méconnaissance de la procédure par le salarié avant la consultation avec le médecin du travail et d’un bilan diagnostique insuffisant, déclare l'étude.
Néanmoins, "le fort taux de signalement des MCP observé à partir de 45 ans confirme
l’intérêt particulier qui doit être porté aux travailleurs vieillissants
et la nécessité d’adapter le travail avec l’avancée en âge."
Une prochaine publication sur la souffrance psychique signalée dans le
programme de surveillance des MCP s’intéressera notamment aux FORE
associés aux troubles psychiques les plus courants.