Le nombre de greffes d'organes toujours en berne depuis le Covid
Après deux années plombées par la crise sanitaire, le taux de greffes d’organes en France est aussi peu élevé qu’avant le Covid. Malgré des chiffres en hausse, son niveau reste insuffisant pour répondre aux besoins.
5 494 : c'est le nombre de transplantations qui ont eu lieu en France en 2022, contre 5 276 en 2021 et seulement 4 421 en 2020, année de l'éclatement de la pandémie de Covid-19. En effet, le confinement avait provoqué l'arrêt momentané des greffes du rein et du pancréas cette année-là. Selon Marine Jeantet, nouvelle directrice générale de l'Agence de biomédecine " les chiffres 2022 sont bons, et c'est d'autant plus une bonne nouvelle que nous traversons une crise hospitalière profonde ".
Plus de 10 000 personnes sur liste d'attente
Mais les chiffres de l'an passé restent nettement inférieurs aux près de 6 000 transplantations enregistrées en 2019, juste avant la crise du Covid. Et les 15 greffes réalisées par jours l'an dernier sont nettement insuffisantes. Chaque jour, 21 nouvelles personnes s'inscrivent sur une liste d'attente qui recense actuellement 10 810 personnes.
Par ailleurs, "l'augmentation de l'activité ne permet pas de répondre complètement aux besoins de tous les patients et il reste chaque jour deux ou trois personnes qui s'inscrivent sur liste d'attente et ne trouveront pas de greffon ", a ainsi souligné Michel Tsimaratos, le directeur médical et scientifique de l'Agence.
Mieux informer sur les dons d'organes
54 % des principales causes de décès des donneurs sont attribuées aux accidents vasculaires cérébraux, suivis par les arrêts cardiocirculatoires, et les causes traumatiques. La moyenne d'âge des donneurs est de 57 ans.
Mais les greffes se heurtent encore à un taux de refus élevé : un proche du décédé peut en effet s'opposer au don d'un organe s'il pense que la personne ne l'aurait pas souhaité.
En 2023, l'Agence de biomédecine promet une campagne de sensibilisation dont le but sera de renforcer l'intérêt et d'augmenter le niveau de connaissance du public pour les dons d'organes. Elle espère ainsi contribuer à réduire le nombre de personnes non prélevées alors qu'elles ne s'étaient pas opposées au don de leur organe après leur mort.