Leptospirose : tout ce qu'il faut savoir sur la “maladie des rats”
Environ 600 formes graves de leptospirose sont recensées chaque année en France. Ce chiffre ne cesse d'augmenter depuis 1920.
Alerte à la leptospirose sur l’île de la Réunion. Depuis le début de l’année, les autorités sanitaires ont recensé 119 signalements, et deux personnes sont mortes sur l’île. En métropole aussi, le nombre de cas n’a jamais été aussi élevé. Comment peut-on être contaminé ? Quels sont les symptômes ? On vous dit tout sur cette zoonose peu connue et dangereuse pour l’homme.
Comment contracte-t-on la leptospirose ?
La leptospirose se contracte généralement dans un environnement humide contaminé par des urines d’animaux infectés. La maladie touche en moyenne 600 personnes par an, soit 1 personne sur 100 000. Les rongeurs, rats, ragondins, souris sont les principaux vecteurs de ce virus. Mais tous les autres mammifères comme les chiens, les vaches, les cochons et les animaux de la faune sauvage peuvent également transmettre la leptospirose.
"Le passage de l'animal à l'homme se fait principalement dans l'eau douce, où la bactérie peut survivre pendant plusieurs semaines dans des conditions favorables”, explique Mathieu Picardeau, directeur du centre de référence des leptospiroses de l’Institut Pasteur.
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Quels sont les symptômes ?
La période d'incubation de la leptospirose peut durer de 4 à 14 jours. Cette maladie bactérienne s’attaque aux reins et au foie. "La leptospirose peut provoquer des symptômes grippaux, avec une grosse fièvre et des courbatures”, met en garde Mathieu Picardeau. "Dans un certain nombre de cas, elle peut entraîner des atteintes hépatiques et rénales graves qui peuvent entraîner la mort."
La maladie est encore peu connue mais, prise en charge à temps, elle peut être rapidement soignée avec des antibiotiques. Plusieurs hypothèses expliquent la recrudescence de la leptospirose : le réchauffement climatique ou encore la prolifération des rongeurs. Un phénomène observé dans plusieurs villes européennes, et notamment Paris qui compte désormais presque deux rats pour un habitant.
Comment se protéger ?
Dans les départements d’Outre-Mer, les taux d’incidence sont 10 à 80 fois plus élevés qu’en métropole, selon les données du ministère de la Santé. Pour limiter le risque de contamination, le Haut Conseil de la santé publique recommande d’éviter de se baigner en eau douce lorsqu’on est porteur de plaies.
La baignade doit se pratiquer dans des zones surveillées faisant l’objet d’un contrôle sanitaire. En cas de fièvre, signalez à votre médecin toute baignade dans les deux semaines précédentes. La vaccination n’est recommandée que dans certaines indications restreintes.