Les bonbons au CBD sont-ils dangereux ?
Si les produits CBD sont légaux en France, certains d'entre eux peuvent entraîner de potentiels risques pour la santé. La réglementation reste floue sur le sujet.
Les gummies font partie des nouveaux produits alimentaires à base de CBD, tout comme les sucettes, l'huile ou encore les chewing-gum. Ces produits à base de cannabidiol, la substance active du chanvre, ne contiennent que 0,3 % de THC. Ils sont principalement utilisés à des fins de détente.
Si le CBD alimentaire séduit un public très large, il peut susciter des intolérances. "On a de temps en temps des cas chez des patients avec des antécédents d’épilepsie et qui sont traités par CBD, avec la possibilité d’interaction avec leur propre traitement", explique le Dr Jérôme Langrand, toxicologue à hôpital Fernand Widal de Paris. "On a aussi des accidents d’enfants qui tombent sur les huiles des parents ou le liquide de e-cigarette contenant du CBD et qu'ils mettent à la bouche."
Des intoxications aux graves conséquences
Si le plus souvent, les intoxications au CBD alimentaire sont peu sévères, il existe des cas plus rares, et plus graves. Ainsi, après avoir consommé un bonbon, "un usager a fini aux urgences pendant 35 heures avec des vertiges, un voile devant les yeux, il n’avait pas conscience qu’il prenait un produit autre que du CBD", précise Anne Batisse, responsable du centre d’addictovigilance à l'hôpital Fernand Widal.
En cause : le néocannabinoïde, une substance psychoactive similaire au THC et classé comme stupéfiant, qui ne figure par sur l'étiquette. "Par voie orale, les effets arrivent entre 30 min et 2 - 3h après. Ce qui fait qu'on peut continuer à manger des bonbons, sucrés et acidulés. Si on a une appétence particulière pour le sucré, on peut en manger plusieurs d’affilé et à ce moment là, on augmente sa dose en THC sans même sans rendre compte", explique la Dre Batisse.
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Un flou juridique sur le plan réglementaire
En réalité, les produits alimentaires au CBD sont interdits à la vente car ils ne font l’objet d’aucun cadre réglementaire pour l’instant.
"Le problème c’est qu’on a des consommateurs qui sont des cobayes, sur qui on teste une variété de nouvelles molécules dont on ne connaît pas les effets. Il faut une réglementation. C'est par la réglementation qu'on aura une filière sérieuse et qu'elle pourra se développer", commente Paul Maclean, président de l'union des professionnel du CBD.
En attendant une réglementation européenne, ces produits alimentaires à base de CBD ne font l’objet d’aucun contrôle sanitaire. Ils sont donc à consommer avec modération.