Allergie au soleil : le calvaire d'un coureur du Tour de France
Le Belge Tim Wellens a dû abandonner le Tour de France lors de la 15e étape, dimanche 16 juillet. Le grimpeur était victime d'une lucite estivale, autrement dit d'une allergie au soleil. Un mal qui peut toucher les vacanciers.
Chaque année, les coureurs du Tour de France sortent de l’épreuve affublés d’un bronzage "cycliste" peu élégant. La peau cuivrée, tannée par trois semaines passées pour la majeure partie sous le soleil. Pour certains, la chaleur estivale devient un calvaire : déshydratation, peau arrachée par le goudron brûlant lors d’une chute et même… allergie au soleil.
Tim Wellens, grimpeur belge de l’équipe Lotto-Soudal en a fait les frais. Après deux semaines compliquées, passées la plupart du temps à l’arrière du peloton, il a dû se résoudre à abandonner la Grande Boucle lors de la 15e étape. En cause, des allergies, causées par "les fortes chaleurs" selon son directeur sportif.
Le jeune coureur (26 ans) souffre vraisemblablement d’une lucite estivale ou d’un urticaire solaire. La première pathologie touche 10 à 20% de la population mondiale, avec une plus forte proportion en Europe du Nord. Elle crée des plaques rouges sur le corps, comme celles dont était parsemé Wellens. La deuxième se reconnaît à ses plaques bombées, qui apparaissent quelques minutes après l’exposition.
"Quand je vais à la plage, je n’ai pas de problèmes avec le soleil et la chaleur, expliquait Tim Wellens à nos confrères belges en début de Tour. C’est uniquement quand je réalise un effort violent." Résultat : une faiblesse chronique, qui l’a empêché de suivre le peloton quand la route s’élève.
Mais l’allergie solaire peut aussi apparaître quand aucun effort n’est fourni. Elle est due à un apport massif et soudain d’UV qui pénètrent dans l’épiderme après une exposition au soleil. Un trop plein qui entraîne une réaction immunitaire exacerbée, d’où les rougeurs.
Les allergies solaires ne se soignent pas définitivement
Pour la prévenir, la solution la plus efficace reste la crème solaire, appliquée régulièrement et résistante à l’eau si possible pour les baigneurs. Ne pas s’exposer aux heures où le soleil est le plus fort est aussi conseillé, même s'il est difficile d'y échapper lorsque l'on est coureur professionnel.
D'autres traitements préventifs, comme une cure de caroténoïdes deux semaines avant l’exposition au soleil, des acides para-amino-benzoïques ou des antipaludéens de synthèse permettent d’éviter ces allergies. La photothérapie est aussi conseillée pour préparer sa peau, mais ces séances d’exposition aux UV doivent être strictement encadrées médicalement. Des séances dans des centres de bronzage ne permettent pas de s’immuniser.
Mieux vaut éviter d'en attraper, car les allergies solaires ne se soignent pas définitivement. Elles peuvent simplement être limitées dans leurs effets, grâce à des antihistaminiques ou des traitements à base de cortisone. Tim Wellens aurait pu être soigné à l’aide de ce produit interdit par l’Union cycliste internationale (UCI) mais qui peut être administré au bénéfice d’une autorisation à usage thérapeutique (AUT). Mais le Belge a refusé, préférant souffrir plutôt que de voir le soupçon du dopage planer sur son équipe, alors que la prolifération récente des AUT crispe les défenseurs du cyclisme propre. Contraint par les normes de l’UCI, il devra trouver un moyen de courir avec son allergie sans se mettre hors la loi. Ou décider de se reconvertir dans le cyclo-cross, branche du cyclisme qui passionne les Belges en hiver.
La lucite polymorphe est un autre type d’allergie au soleil. Elle est moins fréquente, et également plus dangereuse car elle se répète en s'aggravant à chaque exposition. Sa particularité est aussi de prendre plusieurs formes, pouvant aller des cloques aux plaques plus ou moins grandes. De plus, cette forme de lucite peut être déclenchée par un soleil très faible et indirect (à travers une vitre de voiture par exemple).