Six ans de prison pour un restaurateur après la mort d'un client allergique aux cacahuètes
Le propriétaire d'une chaîne de restaurants indiens en Angleterre a été condamné le 23 mai à six ans de prison pour homicide involontaire, après la mort de l'un de ses clients. Cet homme était allergique aux cacahuètes et avait mangé un curry à emporter contenant des arachides.
Paul Wilson a succombé à son domicile à un violent choc anaphylactique en janvier 2014, peu après avoir goûté au plat acheté au restaurant Indian Garden d'Easingwold. Cet homme de 38 ans, qui était particulièrement vigilant sur la composition des plats qu'il mangeait, avait expressément commandé un poulet tikka massala "sans cacahuètes". Mais son plat, cuisiné avec un mélange d'arachides contenant des cacahuètes, lui a été fatal.
Dans ce qui est présenté comme une première judiciaire, Mohammed Zaman, âgé de 53 ans et père de quatre enfants, a été condamné lundi par le tribunal de Teesside (nord-est de l'Angleterre) à six ans de prison pour "homicide involontaire par grave négligence" en dépit du fait que l'incident soit intervenu avant l'entrée en vigueur d'une législation rendant obligatoire la présence d'une étiquette signalant la présence d'arachides dans tout met emballé.
La cacahuète : l'amande du pauvre
Soulignant le succès professionnel de l'accusé qui est devenu, en 40 ans au Royaume-Uni, propriétaire de plusieurs biens immobiliers valant au total plus de 2 millions de livres (2,6 millions d'euros), le juge Simon Bourne-Arton a affirmé qu'il avait tout perdu à cause de "sa quête de bénéfices". "Vous avez fait ça de telle manière que cela a causé la mort d'une autre personne", a-t-il ajouté.
Le juge a souligné que Mohammed Zaman avait ignoré des mises en garde après un premier incident ayant touché un autre client, Ruby Scott, 17 ans, trois semaines avant le décès de Paul Wilson. L'accusation a affirmé que Mohammed Zaman, dont l'entreprise avait près de 300.000 livres de dettes (387.000 euros), avait remplacé la poudre d'amande par un ingrédient à moindre coût contenant des cacahuètes.
Le Trading standard, agence gouvernementale chargée de la protection des consommateurs, a engagé à plusieurs reprises des poursuites contre des restaurants utilisant dans la composition de leurs plats des cacahuètes - aussi appelées "amandes du pauvre" - au lieu des amandes, plus chères, annoncées au menu.