Fatigue sévère après un cancer du sein : repérer les femmes à risque
Une étude menée par l'Institut Gustave Roussy de Villejuif identifie les catégories de patientes à risque de développer une fatigue sévère à la suite d'un cancer du sein.
La plupart des femmes atteintes d'un cancer du sein ont souffert de fatigue sévère pendant ou après la prise en charge. Un sentiment d'épuisement physique, mental et émotionnel intense qui persiste au fil du temps. Pour 30% des patientes, la fatigue persiste même plusieurs années après la fin du traitement.
Une étude présentée au congrès de l'European Society for medical oncology (ESMO) 2018 identifie les catégories de patientes susceptibles de souffrir de cette maladie.
La recherche menée par le Dr Ines Vaz Luis, oncologue à l'Institut Gustave Roussy, a été menée sur 4.160 patientes traitées entre 2012 et 2014. Toutes ont été soumises à un questionnaire permettant de vérifier leur niveau de fatigue au moment du diagnostic, de trois à six mois après le traitement et un an après le traitement. Douze mois après avoir reçu une chimiothérapie, une radiothérapie ou une hormonothérapie, 34% des patientes présentaient une fatigue sévère.
Un groupe de patientes à risque
Les médecins ont donc réparti ces patientes dans plusieurs groupes à la recherche de facteurs de risque communs augmentant la probabilité de développer une fatigue sévère.
Ils ont ainsi identifié un groupe de femmes présentant un risque de 96% de souffrir de fatigue chronique un an après le traitement. Ce sont les jeunes, les fumeuses, les patientes qui ont été traitées par chimiothérapie, et les patientes souffrant d'autres maladies que le cancer. Dans chacun de ces sous-groupes, la fatigue évolue différemment.
Cependant, cette étude représente un point de départ important. "A l'avenir, des interventions personnalisées pourraient être développées en s'appuyant sur ces données dans le but de diminuer le risque de développer une fatigue sévère au fil du temps".
Par la rédaction d'Allodocteurs.fr