Gros bébé, cancer du sein assuré ?
Le poids du bébé à la naissance influencerait la survenue d’un cancer du sein chez sa mère des années plus tard, selon une étude de l’Université de Galveston au Texas, publiée dans la revue PLoS One le 17 juillet 2012.
Les chercheurs ont voulu savoir si un taux important d’hormones de grossesse, relevées lorsqu’une femme accouche d’un bébé dont le poids est de 4 kg ou plus, peut avoir un effet cancérigène à long terme.
Pour cela ils ont réalisés deux études distinctes. Dans la première étude, baptisée Faster, ils ont examiné les niveaux d’hormones de près de 24 000 femmes durant leur grossesse, entre 1999 et 2003, afin de les mettre en relation avec le poids de leur enfant à la naissance.
Dans la seconde, la Framingham Offspring Birth History Study, une cohorte de 410 femmes a été suivie sur une longue période (de 1991 à 2003). Les scientifiques ont pris en compte le poids de la mère à la naissance ainsi que celui de leurs enfants, leur état de santé général et l’ensemble des facteurs de risques connus du cancer du sein.
Ils ont alors mis en évidence une forte relation entre le poids à la naissance et le taux d’hormone. Ils ont montrés que 25 % des femmes dont le bébé avait un poids élevé, présentaient un taux d’œstrogène et de facteur de croissance élevé. Or, dans une étude publiée en juin 2012 par l’Inserm, montrait une accélération de la croissance des cellules tumorales chez des souris supplémentées en œstrogène.
Ces résultats peuvent être mis en relation avec la suite de l’étude car 7,6 % des femmes de la seconde cohorte ont développé un cancer du sein, parmi elles, principalement des mères ayant accouché de « gros » bébés. Les scientifiques ont estimé que le risque était 2,5 fois plus grand lorsque l’enfant pesait 4 kg ou plus.
Des recherches complémentaires sont nécessaires pour déterminer avec quelle précision on peut lier le taux d’hormone, le poids d’un enfant à la naissance et le développement d’un cancer du sein chez sa mère. Par la suite, ces découvertes pourraient permettre une surveillance accrue des femmes « à risque », afin de détecter le cancer le plus tôt possible et d’améliorer les chances de rémission.
Source : "Birth Weight, Breast Cancer and the Potential Mediating Hormonal Environment", PLoS ONE, le 17 juillet 2012. Doi : 10.1371/journal.pone.0040199
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