Quatre patients ont développé un cancer après des greffes issues d'un même donneur
Des patients ont développé un cancer du sein après avoir reçu une greffe d’un même donneur en 2007. Un phénomène heureusement extrêmement rare.
Selon une étude, publiée dans l’American journal of transplantation et rapportée sur le blog du Dr Marc Gozlan, quatre patients ayant reçu chacun un organe issu d’un même donneur en 2007 ont développé un cancer du sein, 16 mois à 6 ans après la greffe.
Aucune trace de cancer n'avait été détectée chez la donneuse
La donneuse, une femme de 53 ans, était décédée en avril 2007 d’une hémorragie cérébrale. A l’époque, les différents examens pratiqués avant le prélèvement des organes n’avaient décelé aucune trace de cancer du sein chez cette femme.
Parmi les quatre patients, qui avaient reçu des organes de cette donneuse et avaient chacun développé un cancer du sein dans les mois ou les années suivant la greffe, trois ont été emportés par la maladie.
Le quatrième patient n'a dû son salut qu'à un suivi régulier, mis en place par ses médecins après qu'ils se sont aperçus que la malade qui avait reçu les poumons était morte d'un cancer du sein, détecté 16 mois après la greffe. Lorsqu'en 2011, des cellules cancéreuses sont repérées dans le rein transplanté à ce malade en 2007, la décision d'enlever le greffon est prise. Le traitement immunosuppresseur, qui évite que le système immunitaire du patient ne rejette le greffon, est arrêté et l'homme est placé sous chimiothérapie. Ce qui l'a visiblement sauvé : guéri de son cancer en 2012, il n'avait toujours pas rechuté en avril 2017.
Un phénomène exceptionnel
Selon l’équipe de chercheurs allemands et néerlandais qui a mené l’étude, la donneuse était, en fait, porteuse de micro-métastases non détectables, en lien avec un cancer du sein. Ces métastases ont été transmises aux quatre patients via les greffons puis se sont diffusées dans l’organisme des receveurs.
La transmission d’un cancer d’un donneur d’organe à un receveur est un phénomène extrêmement rare. Lors d’une greffe d’organe, ce risque de transmission oscille entre 0,01 et 0,05%. Pour les scientifiques qui ont mené l'étude, cela suggère qu'en cas de transmission, à un receveur, de cellules liées à un cancer du sein chez le donneur, il est préférable d'enlever le greffon et de rétablir l'immunité du malade par arrêt du traitement immunosuppresseur pour, ensuite, traiter le cancer avec le plus de chance de réussite possible.
En France, les personnes présentant une tumeur maligne et/ou métastasique sont généralement exclues du don d’organe.