Quelles précautions sont prises lors du retrait d'une tumeur cérébrale ?
Mon père doit bientôt se faire retirer une tumeur cérébrale, quelles précautions sont prises pour ces interventions risquées ?
Les réponses avec le Pr Johan Pallud, neurochirurgien :
"L'IRM peropératoire est un outil chirurgical pour mieux voir le cerveau, mieux voir la maladie. On utilise d'autres outils en routine. On peut citer la neuronavigation qui perd sa fiabilité au fur et à mesure que le cerveau se déforme au cours de la chirurgie. On peut utiliser un échographe peropératoire qui peut donner des images en temps réel, y compris du cerveau et de la tumeur à retirer. Enfin, comme on sait que l'IRM visualise mal la plupart des tumeurs et qu'elles s'étendent au delà de l'IRM, on va surtout étudier la fonction qui va être notre garde-fou. Il faut atteindre la fonction et ne pas rentrer dedans. On fait donc surtout des repérages fonctionnels pour trouver pendant la chirurgie les zones de la surface corticale et de la profondeur qui participent à des fonctions qu'on ne veut pas abîmer.
"L'IRM fonctionnelle nécessite la participation active du patient donc un patient conscient mais on utilise des stimulations électriques directes où on va perturber la zone du cerveau et ainsi pouvoir étudier chez le patient, éventuellement réveillé, les conséquences que cela provoque.
"On peut maintenir le patient éveillé lors d'une chirurgie pour une tumeur cérébrale. On le fait chaque fois que l'on a besoin d'avoir un patient conscient pour tester la cible que l'on va atteindre, pour vérifier qu'on ne fait pas de bêtise. On utilise la faculté liée au cerveau. Le cerveau est le centre de toutes les sensations, mais lui-même n'en a aucune. On peut enlever un cerveau sans provoquer une sensation et sans provoquer de douleur. Donc quand on en a besoin, on réveille le patient pour pouvoir tester une tâche particulière que l'on veut vérifier."