Hypertension : les Français se soignent mal
Douze millions de Français souffrent d'hypertension, pourtant seulement 62% des hypertendus suivent correctement leur traitement, selon une enquête du Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle.
Les résultats de l'étude FLAHS*, réalisée à la demande du Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle (CFLHTA), montrent que 62% seulement des hypertendus suivent parfaitement leur traitement. L'observance chez les femmes est meilleure que chez les hommes : 67% des femmes de plus de 55 ans adhèrent bien aux traitements contre 57% des hommes. Les personnes âgées de plus de 65 ans, elles aussi, suivent globalement mieux leurs traitements que les 55-64 ans.
Seuls 55% des malades traités de plus de 55 ans sont contrôlés. "Pour le contrôle de la tension artérielle, nous n’avons pas atteint l’objectif souhaité mais nous avons tout de même progressé depuis 10 ans", relativise le docteur Bernard Vaïsse, cardiologue à l’hôpital de la Timone, à Marseille, actuel président du Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle.
Enfin, près d'un malade sur deux possède un tensiomètre. C'est une augmentation d'environ 20% en moins de dix ans. Cette évolution devrait se poursuivre et s'accentuer avec l'apparition progressive d'appareils de contrôle connectés. De plus en plus de médecins pourront ainsi suivre les résultats enregistrés afin de les analyser et de les faire suivre à un spécialiste si besoin.
Qu'est-ce que l'hypertension ?
L'hypertension artérielle (HTA) correspond à une hyperpression du sang sur la paroi des artères. Elle constitue un risque majeur d’accident cardiovasculaire. Des mesures diététiques, éventuellement associées à un traitement médicamenteux, permettent le plus souvent de contrôler la tension artérielle. Néanmoins, certains patients sont résistants à tous les traitements. C'est pourquoi les mécanismes impliqués dans ces phénomènes de résistance et la mise au point de nouvelles thérapies font l'objet de recherches très actives.
Les conséquences d'une hypertension peuvent aller de l'AVC, l'infarctus du myocarde, l'insuffisance rénale à l'artérite des membres inférieurs… Les démences vécues comme une fatalité par beaucoup de personnes autour de la cinquantaine sont étroitement associées au niveau de pression artérielle. Même les démences d'Alzheimer ont une composante vasculaire reconnue. Aujourd'hui, avoir la pression artérielle la "plus normale" à un âge moyen est le seul facteur reconnu de prévention des démences à notre disposition.
Les valeurs de l'hypertension sont fixées selon des normes internationales par l'OMS :
- Une pression systolique (pression artérielle maximale) anormalement haute est supérieure à 140 millimètres de mercure. Le médecin donnera généralement ce chiffre en centimètres soit 14.
- Une pression diastolique (pression artérielle minimale) anormale est supérieure à 90 millimètres de mercure (donc supérieure à 9).
Quelles sont les causes ?
Il n'y a pas une cause de l'hypertension, mais des causes. Le terrain héréditaire, l'alimentation, le mode de vie,... différents facteurs peuvent se combiner.
Avec l'âge, la pression artérielle systolique (premier chiffre - voir encadré) augmente naturellement, car les vaisseaux perdent de leur souplesse. Et la rapidité avec laquelle cette pression artérielle systolique va s'élever au fil des ans, va dépendre notre hérédité associée à notre mode de vie...
Nos mauvaises habitudes telles que le manque de sport, une alimentation trop grasse et trop salée ou la consommation de tabac et d'alcool, vont être favorables à une montée plus rapide de la tension avec l'âge.
Quels sont les signes avant-coureurs ?
Les signes avant-coureurs sont les maux de tête, ça peut être l'essoufflement à l'effort, les bourdonnements de l'oreille, des mouches volantes… Ce sont des petits signes qui sont souvent interprétés comme autre chose.
A partir de 14,9 de tension, les antihypertenseurs sont souvent prescrits. Ce chiffre ne doit pas toujours déclencher une prise de médicaments, mais doit entraîner la mise en place de certaines règles d'hygiène de vie : faire un peu plus attention à sa consommation de sel, augmenter le temps d'exercice physique ou arrêter de fumer.
*L'étude FLAHS a été réalisée en juin et juillet 2015 par le biais d'un questionnaire auto administré auprès de plus de 6.000 Français âgés de plus de 55 ans et représentatifs de la population française.
Conseil pour les fêtes
Si vous êtes hypertendus avec un traitement antihypertenseur et un régime diminué en sel, ne faites pas d'excès d'huîtres, saumures et gâteaux apéritifs.
L'apport en sel (8 huîtres = 1 poignée de chips = 1 gramme de sel) vous fait risquer l'oedème aigü du poumon (OAP).